Au tour du Martian Manhunter de bénéficier de l'effet DC You et de se voir attribuer une série mensuelle. Bonne idée car c'est un personnage au potentiel évident, mais qui n'a jamais eu l'éclairage et la gloire qu'il pouvait escompter. C'est Rob Williams qui s'y colle, au scénario, et malheureusement cela me laisse de marbre. Le transfuge de chez Marvel nous avait torché une si piètre version de Ghost Rider que depuis je l'attends au tournant, et ne tiens plus compte de ses prestations antérieures. Pour ce premier numéro, nous pourrions scinder l'action en deux moments clés. Le premier est du genre intimiste et énigmatique, avec une bande de gamins qui apporte des biscuits à un clochard un peu particulier, puisqu'il s'agit d'un monstre aux allures martiennes (on le comprend vite, hein, vu le titre de la série). Le second est de l'action pure et dure avec le Limier Martien qui sauve un avion de la catastrophe, tout en philosophant sur sa condition (je ne suis pas un terrien, je ne suis pas un super-héros, les enfants que je sauve me prennent pour un monstre...). Et là, coup de théâtre, et partie "deux bis", ce sauvetage n'est que le début d'une plus grande tragédie à l'échelle planétaire, puisque des attentats et des actes terroristes sont commis un peu partout, en concomitance, pour faire sombrer la Terre dans le chaos. Derrière tout cela se cacherait ... une invasion? Et notre martien favori ne serait pas si gentil, mais envoyé chez nous dans un but bien moins noble et avouable que ce pour quoi on l'imagine destiné. En fait, le clochard aperçu premièrement est probablement le héros bien après les événements narrés par la suite, et on se demande ce qui a bien pu le mener à un tel état de délabrement et d'abandon. Bienvenue à la narration fragmentée et fragmentaire de Rob Williams. La Justice League fait une brève apparition, histoire de ne pas oublier que le Martian Manhunter a des alliés de poids, et de préparer les chocs à venir, avec Superman notamment. Les dessins de Eddy Barrows sont plutôt soignées et réussis, avec un effort particulier dans la mise en page et les effets variés de couleurs signés Gabe Eltaeb. Reste au final un comic-book assez convenu, avec une menace et une dynamique qui ne surprend pas forcément les amateurs du personnage, mais qui a le mérite de tenir debout et de proposer une version cohérente et crédible du "héros" pour les lecteurs novices des New 52 qui n'ont pas tous en tête les meilleurs chapitres de sa carrière passée. J'Onn J'Onzz va t-il enfin décrocher le pompon et se tailler une place au chaud dans le coeur des lecteurs? Pas gagné d'avance, mais on ose y croire et l'espérer.
A lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!