Marvel n'allait tout de même pas laisser DC Comics occuper l'espace médiatique, avec le renouveau de son univers. Bien sûr que non. En concomitance avec l'arrivée de Rebirth, voici la sortie qui a créé la plus grosse polémique de la semaine, du mois, et pour l'instant même de l'année. Dans la mesure où il est probable que parmi vous se trouvent encore des lecteurs ignorant tout du cliffhanger qui clôture ce premier numéro, je vais tenter de ne pas trop en dire, afin de garder un peu de suspense. Ce qui fera sourire la grande majorité d'entre vous, allègrement spoilés, par ce qui est devenu une mauvaise habitude sur Internet. Nous avons un épisode intelligent et bien écrit, qui nous ramène dans le passé, quand Steve Rogers n'était qu'un petit enfant observant sa mère subir les vexations et les coups d'un mari violent et alcoolique. Une mystérieuse amie se manifeste, et vient prêter main-forte à la maman, pour lui expliquer que la résignation et les brimades ne sont pas une fatalité. Pendant ce temps, dans le présent, Steve -qui est redevenu jeune et pimpant depuis quelques semaines- tente d'arrêter un candidat à la bombe suicide à bord d'un train. En parallèle nous retrouvons le Crâne Rouge qui essaie de recruter des émules, en lavant le crâne de ses futurs suiveurs, présentant à sa manière la situation des réfugiés en Europe, comme un exemple concret de mise en danger de nos cultures et de nos valeurs. Tout ceci est très réaliste car c'est plus ou moins ce qui se passe en ce moment en Amérique -avec Donald Trump- mais aussi chez nous, avec de nombreux gouvernements qui regardent vers le nationalisme extrême comme bouée de sauvetage.
Jesus Saiz fait de son mieux pour rendre ce premier épisode attrayant mais je ne suis pas très convaincu par ce dessinateur, la façon dont il présente les personnages, le costume de Captain America lui-même, mais aussi les personnages secondaires comme Jack Flag, Free Spirit, ou bien Rick Jones, désormais aide-de-camp informatique. Tout ceci semble un peu daté et basique, c'est surtout une question de look. Le storytelling en lui-même est satisfaisant, toutefois il manque de la folie et de l'inspiration pour emporter l'adhésion. C'est donc Nick Spencer qui est le véritable architecte de la réussite de ce nouveau titre. Son écriture est très crédible et sensible, et trouve un écho fort avec la réalité géopolitique du moment. Et puis bien sûr il y a ce final incroyable, qui prétend remettre en question tout ce que nous savons au sujet de Steve Rogers, et le place en lumière d'une manière totalement stupéfiante! Le héros accomplit un geste choc qui nous fait comprendre que quelque chose ne va pas, et ses dernières paroles ouvrent sous les pieds du lecteur un gouffre d'incrédulité, qui a poussé les plus cinglés d'entre eux à menacer de mort le scénariste! Bref, simple cliffhanger pour attirer plus de lecteurs, ou véritable révolution copernicienne? L'avenir nous dira vraiment ce qu'il nous réserve pour Steve Rogers, qui de personnage iconique est propre sur lui est aujourd'hui en passe de s'attirer la haine et la vindicte des fans. On nous aurait menti à l'insu de notre plein gré?
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