Le cycle de Joss Whedon sur la série Astonishing X-Men se poursuit chez Panini, avec le second volume dans la collection Marvel Icons. Il se passe des choses bien étranges chez nos mutants... avec son style si caractéristique, désabusé et ironique, l'auteur nous raconte des aventures qui s'attaquent aussi bien à l'intime qu'à la partie super-héroïque des personnages. Emma Frost est depuis longtemps la compagne de Scott Summers, et même si nous pensions tous qu'elle s'était rachetée une conduite, voilà que le scénariste nous instille quelques doutes au fil des pages. C'est que rien ne va plus depuis que Cassandra Nova, la sœur jumelle maléfique de Xavier, perturbe profondément le cerveau et les esprits des X-Men. Scott Summers par exemple est poussé dans ses derniers retranchements, et il doit composer avec ses fantasmes, ses peurs, ses doutes, au point d'en être paralysé. Inversement Kitty Pryde et Colossus vivent une période d'insouciance, et ils vont enfin pouvoir consommer leur union qui traîne en longueur, depuis les années 80. Le Fauve devient une bête déchaînée qui porte admirablement son nom, et se comporte comme un prédateur compulsif, alors que cerise sur le gâteau et assurément la partie la plus drôle de cet album, nous avons affaire à un Wolverine devenu innocent et inoffensif comme un chaton sans griffe, et qui a peur de son ombre! Bref il s'agit pour Whedon de briser les mutants en s'attaquant à leur personnalité ou leurs identités les plus intimes. Ensuite cap sur l'espace et le monde lointain du Breakworld. Les guerriers de cette planète ont décidé qu'il fallait en finir avec la Terre, et pour parvenir à leurs fins ils décident de tirer une balle géante à travers l'espace, un meurtre à distance de dimension cosmique. Il faut dire que Colossus est au centre d'une légende, une prédiction, qui fait de lui l'être qui un jour brisera le Breakworld, et le transformera en un destructeur de monde. A première vue le jeune russe n'est pas du genre à commettre ce genre de génocide, mais sait-on jamais... Whedon en profite aussi pour mettre un terme aux mystères planant sur Danger, l'incarnation de la salle des dangers, devenue une sorte de construction technologique pensante et agissante, perçue comme une menace. On oscille allègrement entre soap-opera super-héroïque et action Marvel pure et dure, et honnêtement, ce n'est pas désagréable!
Mais de quoi est-il donc question dans le run de Joss Whedon? Tout d'abord on parle de liberté. Hank McCoy voudrait se libérer du fardeau que représente sa mutation secondaire, Scott Summers tente de se départir des responsabilités qui l'accablent, et Emma Frost doit composer avec le sentiment de culpabilité, hérité de nombreuses tragédies et de choix de vie erronés. Les ennemis aussi ont ce genre de problème... Danger par exemple, doit se libérer de sa programmation, alors que Ord ou Krunn souhaitent un Breakworld libéré des fausses prophéties de Aghanne. Le style de Whedon est moderne, en ce sens qu'il offre une écriture légère, sarcastique, et s'appuyant sur une décompression narrative qui peut même s'avérer irritante. Un épisode pris à part peut ainsi sembler déroutant, et c'est sur la durée qu'il trouvera une certaine pertinence. Le scénariste écris pour le format tpb, et il est particulièrement malin lorsqu'il s'agit de trouver des cliffhanger efficaces. Aux dessins John Cassaday a réalisé un travail magnifique. Certes il a épuré son style, en a limité la complexité, mais il a gagné en visibilité et en immédiateté. Ses personnages sont vivants, les planches sont très agréables à regarder car aérées, évitant l'esbroufe, jouant parfois avec l'espace, pour seconder les désirs de décompression de Whedon. A noter qu'une partie de la réussite est imputable à Laura Martin, qui s'occupe de la mise en couleurs et qui choisit ici des tons chauds et pleins qui lorgnent vers les rouges et les rosées, ou parfois le bleu éclatant. Ceci contribue à faire de Astonishing X-Men un titre aux accents cinématographiques évidents, et à la plasticité indéniablement attirante. Tout le monde n'a pas apprécié la série lors de sa sortie, mais force est de constater avec le recul que bien peu de sagas X ont par la suite été capables d'atteindre un tel niveau de qualité. Il s'agit d'une production des années 2000 marquante, que nous vous recommandons sans hésitation.
Mais de quoi est-il donc question dans le run de Joss Whedon? Tout d'abord on parle de liberté. Hank McCoy voudrait se libérer du fardeau que représente sa mutation secondaire, Scott Summers tente de se départir des responsabilités qui l'accablent, et Emma Frost doit composer avec le sentiment de culpabilité, hérité de nombreuses tragédies et de choix de vie erronés. Les ennemis aussi ont ce genre de problème... Danger par exemple, doit se libérer de sa programmation, alors que Ord ou Krunn souhaitent un Breakworld libéré des fausses prophéties de Aghanne. Le style de Whedon est moderne, en ce sens qu'il offre une écriture légère, sarcastique, et s'appuyant sur une décompression narrative qui peut même s'avérer irritante. Un épisode pris à part peut ainsi sembler déroutant, et c'est sur la durée qu'il trouvera une certaine pertinence. Le scénariste écris pour le format tpb, et il est particulièrement malin lorsqu'il s'agit de trouver des cliffhanger efficaces. Aux dessins John Cassaday a réalisé un travail magnifique. Certes il a épuré son style, en a limité la complexité, mais il a gagné en visibilité et en immédiateté. Ses personnages sont vivants, les planches sont très agréables à regarder car aérées, évitant l'esbroufe, jouant parfois avec l'espace, pour seconder les désirs de décompression de Whedon. A noter qu'une partie de la réussite est imputable à Laura Martin, qui s'occupe de la mise en couleurs et qui choisit ici des tons chauds et pleins qui lorgnent vers les rouges et les rosées, ou parfois le bleu éclatant. Ceci contribue à faire de Astonishing X-Men un titre aux accents cinématographiques évidents, et à la plasticité indéniablement attirante. Tout le monde n'a pas apprécié la série lors de sa sortie, mais force est de constater avec le recul que bien peu de sagas X ont par la suite été capables d'atteindre un tel niveau de qualité. Il s'agit d'une production des années 2000 marquante, que nous vous recommandons sans hésitation.
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