Superman est à l'honneur dans la collection Eaglemoss. Deux volumes et une nouvelle grande aventure dessinée par Jim Lee, ça ne vous tente pas?
C'est la panique sur Terre : un million de personnes se volatilisent du jour au lendemain, sans que quiconque puisse expliquer ce rapt gigantesque. Loïs Lane est de ces malchanceux, ce qui n'arrange rien à l'affaire. Pour une fois, Superman ne pouvait rien y faire, car il était occupé dans l'espace avec Green Lantern, et la culpabilité le ronge comme un acide. S'il avait été présent, les choses auraient-elles pris une tournure différente? Du coup, on le retrouve très souvent, dans la première partie du récit, en compagnie d'un prêtre de Metropolis, le père Leone, avec qui il peut se confier et s'ouvrir. L'ecclésiastique souffre d'un cancer, et risque de ne plus en avoir pour longtemps, au passage. Les dialogues sont plutôt bien amenés, et permettent au héros de s'interroger sur son rôle de protecteur de la Terre, et sur sa véritable place parmi nous. L'occasion aussi de faire le point sur une obscure guerre civile qui a vu Superman prendre partie (ingérence géo-politique permise, donc, quand on a tous les pouvoirs?) et en sortir avec un gros lot de désillusions : les victimes et les responsables sont trop souvent difficiles à identifier, à cerner, et on risque fort de se tromper, sans forcément pouvoir encore s'amender. Cela dit, il a au passage appris que le général Nox, un des grands protagonistes de cette sale guerre, a découvert et utilisé imprudemment une arme formidable, qui est à la base de la disparition massive qui a fait s'évanouir Loïs et les autres. C'est en s'en servant que Superman va pouvoir accéder à la Zone Fantôme, et à la cité de Metropia, une sorte de paradis artificiel qui devrait abriter la population de la Terre, en cas de cataclysme similaire à celui qui frappa Krypton. Devinez un peu qui est l'auteur de ce projet futuriste? Le moins que l'on puisse dire, c'est que Pour Demain est un récit long, tortueux, pas très linéaire, qui emprunte des chemins de traverse et pavoise parfois dans le vide, mais qui fascine par sa complexité et ses enjeux.
Vous avez sûrement déjà du entendre tout et n'importe quoi, au sujet de cet album. Que c'est splendide, magnifique, que c'est nul, creux. Avec en creux, une flèche acérée contre Azzarello, coupable d'avoir voulu voir plus haut que ses ambitions, et d'avoir livré un scénario alambiqué qui finit pas se perdre lui même. Le fait est que l'auteur tente sérieusement de livrer une histoire de Superman adulte et profonde, mais qu'il n'aboutit pas complètement là où il souhaitait en venir. Ce qui ne veut pas dire que ses efforts sont inutiles, bien loin de là. Mais il y a des ratés, comme par exemple cette histoire baignée d'introspection, dans sa première moitié, et qui vire d'un coup à la foire d'empoigne sci-fi par la suite. Ou le destin du père Leone, personnage fort intéressant au demeurant, mais qui connaît une évolution déconcertante et malvenue. Les dessins pas contre, sont de haute facture. Jim Lee est une garantie, vous le savez. Là encore les planches sont minutieuses, soignées, et la part belle est faite aux femmes à poitrine généreuse, tout au moins comme peuvent l'être les biceps et les muscles des hommes qui les prennent dans leurs bras (regardez donc ce Superman enlaçant Loïs). Peut être Azzarello a t-il voulu trop en faire, trop en dire, et est-il parti sur un faux rythme avant d'accélérer dans une direction qui n'était pas forcément la plus pertinente. Mais je préfère vous laisser construire votre avis personnel, car cette aventure a tout pour plaire ou au contraire pour rebuter. Elle laisse rarement de marbre. Esthétiquement ça ne se refuse pas, et personne ne vous en voudra si vous succombez et vous procurez ces deux tomes consécutifs, disponibles chez Eaglemoss en ce mois d'octobre.
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