Au départ, l'organisation criminelle (nous dirons aujourd'hui, terroriste) Hydra était une allégorie évidente des pouvoirs mafieux. Le symbole, l'hydre (la pieuvre et ses tentacules) est éloquent. Une sorte de contre pouvoir, motivé par une idéologie, certes déviée, mais existante. Son but était la domination du monde (et pas son extermination), avec l'ajout dans son Adn d'un discours fascisant, voire lorgnant ouvertement sur le post nazisme, puisque le Baron Von Strucker, à la tête de l'Hydra originel, est un des cinglés se revendiquant de cette mouvance "brune". Je parle de système mafieux, car outre la volonté de se substituer aux pouvoirs en place (la mafia constitue un pouvoir parallèle qui parasite l'Etat, où le remplace là où il n'existe pas ou est défaillant), le silence et le secret favorisent son ascension, et à chaque défaite, chaque "tête coupée", très vite il en repousse d'autres, encore plus nombreuses, rendant bien ardue l'éradication de l'organisation, qui prospère sur les contradictions de notre société, ses échecs, pour en proposer une vision radicale où ne subsistent que les (prétendus) plus forts, plus purs.
Avec la montée en puissance de la menace terroriste de matrice islamiste sur le sol américain, l'Hydra semble avoir abordé, sous la plume de Nick Spencer, un virage éloquent. Pour être exacte, il semblerait qu'il y ait deux directions différentes à ce jour. Une (avec le Baron Zemo en tant que leader potentiel) qui se revendique de l'Hydra classique, des origines. Avec une idéologie (aussi répugnante soit-elle), un plan élaboré de longue date pour accéder au pouvoir. Une autre, celle que le Crâne Rouge parvient à embrigader rapidement, pousse sur les décombres d'une Amérique sans plus la moindre idéologie, justement. Cette Hydra là ressemble fort à l'Etat Islamique, par exemple, et pousse rapidement ses recrues à l'attentat suicide, à l'acte nihiliste, qui en soi ne peut amener l'organisation à se subsistuer aux pouvoirs en place, mais uniquement à générer un chaos total, une sorte de poussée irréfrénable vers la mort, le néant, comme punition divine à la corruption environnante. Quelques dialogues extraits des épisodes de Captain America : Sam Wilson publiés en Vf ce mois de janvier, dans All-New Iron Man & the Avengers, sont lumineux à ce sujet.
C'est Captain America qui s'exprime : Cette nouvelle Hydra, c'est autre chose, comme un virus qui attaque notre système, qui veut pervertir notre mode de vie. L'Hydra fait passer un message d'intolérance et de cruauté, à une génération perdue de jeunes gens, cherchant un sens à leur vie, n'importe lequel. L'Hydra encourage la violence et la sauvagerie, au détriment de la loi. L'Hydra est un affront direct à nos valeurs, en tant que peuple.
Cette nouvelle forme de terrorisme semble donc plus intéressée par la destruction de ce qui constitue notre mode de vie, et nos valeurs, que par la prise de pouvoir en elle-même, et l'accession à un certain degré de l'exercice de celui-ci : le nihilisme, donc.
Dans le première épisode de la nouvelle série Captain America : Steve Rogers, celui qui a fait couler tant d'encre en raison de la terrible révélation finale, nous avons un jeune terroriste qui décide de se faire sauter à bord d'un train. Le héros ne parviendra pas à l'arrêter, même s'il empêchera la mort de nombreuses victimes. Le parcours de ce terroriste, la manière dont il a été recruté, embrigadé, cela fait immanquablement penser à ce qui se produit en ce moment avec l'État islamiste. Certes vous avons encore un discours racial sur le fond, avec une suprématie blanche, et des propos haineux lorgnant vers le nazisme et l'eugénisme, mais à la différence d'auparavant, il n'y a pas de plan longuement mûri, de prise de pouvoir dans l'ombre, et de machination visant à un objectif complexe. Il y a volonté de faire le plus de victimes, et de semer le chaos, sans que le geste puisse avoir une portée immédiate en termes d'action politique. C'est de la violence et de la sauvagerie, une nouvelle forme d'Hydra. Intéressant donc, de voir cette dernière page -vous le savez aujourd'hui- où Steve Rogers prononce les mots fatidiques (Heil Hydra) tentant de faire ainsi croire au lecteur qu'il est depuis toujours dans le giron de cette organisation. Si c'était le cas, il s'agirait là bien sûr de la vieille Hydra, celle qui s'oppose à cette nouvelle version nihiliste, et qui repose sur un système d'idéologies, pervers et détestable, mais idéologiquement défini. C'est en cela aussi que cette révélation, ce cliffhanger, a autant choqué; car à une époque où le fondamentalisme islamique représente désormais le pire spectre possible pour l'Amérique et nos sociétés occidentales, avec ces attentats aveugles qui nous frappent sans autre but que de semer mort et destruction immédiate, voir Captain America rallier la cause des terroristes est le tabou ultime qui ne pouvait être franchi dans les comics moderne. Et si finalement c'était Steve Rogers qui était chargé de redonner du sens à l'Hydra? Le sens étant le seul recours existant aujourd'hui contre le nihilisme absolu?
Ne perdez surtout pas ces épisodes qui vont marqué l'histoire de Captain america et des comics Marvel, et embarquez avec Nick Spencer, Paul Renaud, Jesus Saiz, et les autres auteurs qui vous réservent bien des surprises...
C'est Captain America qui s'exprime : Cette nouvelle Hydra, c'est autre chose, comme un virus qui attaque notre système, qui veut pervertir notre mode de vie. L'Hydra fait passer un message d'intolérance et de cruauté, à une génération perdue de jeunes gens, cherchant un sens à leur vie, n'importe lequel. L'Hydra encourage la violence et la sauvagerie, au détriment de la loi. L'Hydra est un affront direct à nos valeurs, en tant que peuple.
Cette nouvelle forme de terrorisme semble donc plus intéressée par la destruction de ce qui constitue notre mode de vie, et nos valeurs, que par la prise de pouvoir en elle-même, et l'accession à un certain degré de l'exercice de celui-ci : le nihilisme, donc.
Dans le première épisode de la nouvelle série Captain America : Steve Rogers, celui qui a fait couler tant d'encre en raison de la terrible révélation finale, nous avons un jeune terroriste qui décide de se faire sauter à bord d'un train. Le héros ne parviendra pas à l'arrêter, même s'il empêchera la mort de nombreuses victimes. Le parcours de ce terroriste, la manière dont il a été recruté, embrigadé, cela fait immanquablement penser à ce qui se produit en ce moment avec l'État islamiste. Certes vous avons encore un discours racial sur le fond, avec une suprématie blanche, et des propos haineux lorgnant vers le nazisme et l'eugénisme, mais à la différence d'auparavant, il n'y a pas de plan longuement mûri, de prise de pouvoir dans l'ombre, et de machination visant à un objectif complexe. Il y a volonté de faire le plus de victimes, et de semer le chaos, sans que le geste puisse avoir une portée immédiate en termes d'action politique. C'est de la violence et de la sauvagerie, une nouvelle forme d'Hydra. Intéressant donc, de voir cette dernière page -vous le savez aujourd'hui- où Steve Rogers prononce les mots fatidiques (Heil Hydra) tentant de faire ainsi croire au lecteur qu'il est depuis toujours dans le giron de cette organisation. Si c'était le cas, il s'agirait là bien sûr de la vieille Hydra, celle qui s'oppose à cette nouvelle version nihiliste, et qui repose sur un système d'idéologies, pervers et détestable, mais idéologiquement défini. C'est en cela aussi que cette révélation, ce cliffhanger, a autant choqué; car à une époque où le fondamentalisme islamique représente désormais le pire spectre possible pour l'Amérique et nos sociétés occidentales, avec ces attentats aveugles qui nous frappent sans autre but que de semer mort et destruction immédiate, voir Captain America rallier la cause des terroristes est le tabou ultime qui ne pouvait être franchi dans les comics moderne. Et si finalement c'était Steve Rogers qui était chargé de redonner du sens à l'Hydra? Le sens étant le seul recours existant aujourd'hui contre le nihilisme absolu?
Ne perdez surtout pas ces épisodes qui vont marqué l'histoire de Captain america et des comics Marvel, et embarquez avec Nick Spencer, Paul Renaud, Jesus Saiz, et les autres auteurs qui vous réservent bien des surprises...
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