THE NEW WARRIORS INTÉGRALE : 1990-1991 LA NAISSANCE DES WARRIORS


 Vous pouvez oublier la poésie et l'humanisme un instant, nous replongeons dans les années 1990. Une époque où les comics misaient plutôt sur la violence et les groupes paramilitaires pour exister, y compris lorsque les héros sont de jeunes adolescents qui ont encore tout à découvrir, aussi bien de la vie que de leurs pouvoirs. Fabian Nicieza et Mark Bagley se retrouvent alors aux commandes d'une nouvelle série, les New Warriors : le nom est déjà un programme en soi ! Le tout suite à la présentation de la formation dans deux épisodes de Thor, qui bénéficièrent d'un accueil somme toute positif (publiés dans cette Intégrale). Le premier numéro fait office de manifeste pour ces nouveaux personnages (ou en tous les cas de "seconde zone") qui doivent être présentés au lecteur, aussi bien en ce qui concerne leurs formidables capacités que leurs motivations personnelles. Pas le temps de finasser, il faut aller droit au but, d'autant plus que le grand méchant du jour, Terrax, est un ancien héraut de Galactus qui dispose d'une puissance incommensurable. Pour faire vite, disons que nous trouvons la petite cousine du Prince des mers (Namorita), un collégien malingre capable de devenir une sorte de boule de flipper humaine (Speedball), la version juvénile d'un futur membre des Gardiens de la Galaxie (ici appelé Marvel Boy), Nova (Richard Rider) de retour aux affaires, ainsi qu'une jolie rouquine arrachée à l'emprise d'Emma Frost, capable de dompter les micro-ondes (Firestar) et un afro-américain consumé par la vengeance, à la tête d'une fondation milliardaire. Dwayne (alias Night Trasher/Fighter) est le leader des Warriors. Ses parents ont été assassinés, il n'a pas de pouvoir, c'est un justicier urbain, bref ça ressemble quand même vaguement à du Batman sans expérience et enragé. Le groupe va devoir apprendre à fonctionner ensemble; d'un côté l'enthousiasme de la jeunesse fait qu'ils sont capables de surmonter des crises incroyables, comme lorsqu'ils se retrouvent projetés sur la Lune, pour affronter un ennemi désireux de pirater le programme spatial et l'envoi de déchets dans l'espace, ou encore face au Fléau, au pouvoir mystique primordial, que même Thor ne parvient pas à faire fléchir (les épisodes dont nous parlions plus haut). D'un autre côté, les difficultés ne sont pas que d'ordre super-héroïque, puisque même à la maison et dans la vie personnelle, les choses se gâtent régulièrement, entre interdiction de sortir et punitions, famille sur le point de divorcer ou père violent qui n'hésite pas à frapper femme et enfant.



Car oui, avec le recul, force est de constater que la série New warriors propose des thèmes qui allaient devenir particulièrement tendance dans les années suivantes. Il est question d'écologie par exemple, avec la déforestation de la forêt amazonienne ou la sale habitude de considérer l'espace comme une poubelle potentielle où déposer tous nos déchets. Notre bande de jeunes super-héros va d'ailleurs avoir affaire avec des activistes écoterroristes qui ont mis sur pied une équipe de dingues à pouvoirs, pour commettre leurs exactions au Brésil. La mère de Speedball, qui est une actrice de renom aux États-Unis, a également pris part à ce mouvement qui compte l'utiliser comme vitrine, avant de s'en débarrasser une fois sur le terrain. On trouve aussi les affres de la violence parentale et tout simplement les problèmes de rapport entre les générations. Pour revenir à Speedball, le gamin a l'impression que chez lui personne ne l'écoute et que ses parents (avocat politicien et actrice) lui imposent une carrière future qu'il préférerait pouvoir choisir. Même chose pour Marvel Boy qui est humilié par un père violent, qui rejette catégoriquement les pouvoirs de son fils. Night Fighter lui éprouve un besoin de vengeance, puisque son père a été assassiné. C'est la raison pour laquelle il a initié cette croisade et qu'il est autant à fleur de peau dans les premiers épisodes, au point que certaines de ses réactions suscitent même l'effarement de ses coéquipiers. N'oublions pas les guest stars propres aux années 1990 (le Punisher, who else ?) et d'autres recrues potentielles qui vont apparaître, à commencer par Silhouette, capable de se fondre dans l'ombre, et petite amie potentielle de Dwayne. Le dessinateur du titre est donc Mark Bagley; si aujourd'hui nous le connaissons comme l'artiste le plus durable et représentatif pour le Spider-Man des trente dernières années, il était à l'époque en tout début de carrière et Marvel Comics allait découvrir au fil des mois sa capacité d'être toujours fiable, de fournir de nombreuses planches à l'heure, avec un style dynamique et clair. Certes, beaucoup de visage se ressemblent (Firestar et Mary Jane Watson semblent deux sœurs jumelles) mais dans l'ensemble, quelle régularité, sans véritable temps faible. Ce premier volume de l'Intégrale New Warriors ressemble en définitive à un de ces cadeaux tombés du ciel, que bien des collectionneurs réclament à corps et à cris depuis des années. On aurait juste rêvé d'un travail éditorial plus approfondi (le prélude d'une page et demie de Christian Grasse est banal et mal rédigé/traduit) pour magnifier un ouvrage qui a toutes les chances de faire partie de votre wish list estivale. Faites-vous plaisir. 




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