Une des bonnes nouvelles de cet album, c'est le dessin de Giorgia Sposito. Il y a là-dedans une grande luminosité, et ce sont aussi les couleurs de Enrica Angiolini qui y sont pour beaucoup. Le lecteur découvre une élégance évidente dans les planches qui lui sont proposées, à commencer par une vraie richesse de détails dans les arrières cases mais aussi une grande attention aux visages, aux expressions ,notamment les regards (et les traits des acteurs) qui sont très crédibles. Et surtout, l'ensemble est aéré, agréable à lire, l'album se parcours d'ailleurs assez rapidement, car les textes et didascalies sont finalement peu nombreux, ce qui n'est pas sans créer un bel effet au final. Il est évident que nous ne sommes pas réellement le public cible de Enola Holmes, dont je n'ai personnellement jamais lu les œuvres écrites signées Springer, néanmoins l'honnêteté est de reconnaître que ce récit fignolé par Mickey George est suffisamment pétillant et rondement mené pour mériter de figurer sur les étagères d'un peu tout le monde, quel que soit le style de comic book que vous privilégiez en temps normal. Cette enquête basée sur un kidnapping, avec Enola Jones en héroïne intrépide et un garçon des rues comme aide de camp, peut aussi être vu comme le genre de lecture à mettre entre les mains d'adolescent qui hésite encore à se lancer dans les comics, rebuté par l'idée de pénétrer dans l'univers des super-héros. Celui d'Enola Holmes est accueillant et attachant et peut constituer une porte d'entrée très sympathique.
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