ENOLA HOLMES - LE JEU DANGEREUX DE MYCROFT (CHEZ BLACK RIVER)


 Aujourd'hui, la perméabilité entre les différents médias est une évidence pour presque tout le monde et c'est aussi une ressource précieuse pour le catalogue de Black River Comics. Par exemple, le personnage d'Enola Holmes, la sœur cadette de Mycroft et du plus célèbre Sherlock, a connu le succès dans les romans de Nancy Springer, puis une adaptation réalisée par Netflix. Vous pourrez d'ailleurs noter que Enola, dans cet ouvrage, est en fait identifiée sous les traits de l'actrice Millie Bobby Brown, de manière à entretenir les liens entre ces différents médias, les deux films qui existent à ce jour (cette parution s'insère justement entre les deux). Comme cela pouvait être aisément prévisible, le récit est globalement une enquête, qui démarre lorsque le frère de Enola, Mycroft, est enlevé par un groupe d'anarchistes, au moment même où le nouveau ministre de l'Intérieur entame une profonde réforme de la police de Scotland Yard, qui jusqu'ici a fait chou blanc dans ses tentatives d'arrêter les agitateurs sociaux. En plus, ces derniers bénéficient clairement de la complicité d'agents qui laissent filtrer des informations réservées, d'où la nécessité de court-circuiter la hiérarchie, pour en répondre directement et uniquement au ministre de compétence. Le tout avec beaucoup de brio et une couche de noirceur en moins, par rapport à ce que nous pouvions attendre de la version comic book.



Une des bonnes nouvelles de cet album, c'est le dessin de Giorgia Sposito. Il y a là-dedans une grande luminosité, et ce sont aussi les couleurs de Enrica Angiolini qui y sont pour beaucoup. Le lecteur découvre une élégance évidente dans les planches qui lui sont proposées, à commencer par une vraie richesse de détails dans les arrières cases mais aussi une grande attention aux visages, aux expressions ,notamment les regards (et les traits des acteurs) qui sont très crédibles. Et surtout, l'ensemble est aéré, agréable à lire, l'album se parcours d'ailleurs assez rapidement, car les textes et didascalies sont finalement peu nombreux, ce qui n'est pas sans créer un bel effet au final. Il est évident que nous ne sommes pas réellement le public cible de Enola Holmes, dont je n'ai personnellement jamais lu les œuvres écrites signées Springer, néanmoins l'honnêteté est de reconnaître que ce récit fignolé par Mickey George est suffisamment pétillant et rondement mené pour mériter de figurer sur les étagères d'un peu tout le monde, quel que soit le style de comic book que vous privilégiez en temps normal. Cette enquête basée sur un kidnapping, avec Enola Jones en héroïne intrépide et un garçon des rues comme aide de camp, peut aussi être vu comme le genre de lecture à mettre entre les mains d'adolescent qui hésite encore à se lancer dans les comics, rebuté par l'idée de pénétrer dans l'univers des super-héros. Celui d'Enola Holmes est accueillant et attachant et peut constituer une porte d'entrée très sympathique. 




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