Tout vient à point à qui sait attendre. Toutefois, l’attente peut être exagérément longue, et la surprise décevante, ou tout du moins pas raccord avec l’impatience générée par la patience requise. La première saison de Spiderman post « on efface tout et on recommence » s’achève donc sous la plume de Marc Guggenheim, et laisse une sensation douce-amère, l’impression que si le titre a su d’extrême justesse éviter l’écueil du ridicule total (ce qu’il n’a pas toujours fait ces mois derniers), il est loin d’avoir aujourd’hui un potentiel tel qu’on en reparlera encore dans une décennie. Mais passons au grand final. Si une longue succession de story-arcs et d’artistes ont marqués les aventures de Spidey cette dernière année, les grands mystères qui rebondissaient d’un chapitre à l’autre étaient substantiellement deux : l’identité de Menace, le nouveau grand vilain attaché aux basques de notre tisseur, et le tueur aux traceurs, celui qui laisse sur ses victimes mortes ces petites araignées espions, qui font que l’Araignée est bien vite accusée d’être un serial-killer. Dans le premier cas, les lecteurs attentifs (certaines scènes comme le baiser inattendu entre la fiancée de Norman et Peter…) auront déjà devinés qui se cache derrière le masque du cinglé au planeur. Ou devrais-je dire cinglée ? Je tairai le nom de cette personne, pour ne pas totalement ruiner la surprise de ceux qui n’ont rien compris, mais bon, c’est évident, non ? Le hic, c’est qu’on avait déjà pas mal de bouffons verts, du père au fils, en passant par le bouffon gentil (le neveu Urich). Sans oublier le Super Bouffon, le Demogoblin maléfique… Alors au moment d’introduire un nouveau grand ennemi dans le cast de Spiderman, la venue du cinquantième bouffon avec planeur assorti est-elle si formidable et révolutionnaire ? Et bien non, ça sent le réchauffé, plus ça change plus c’est pareil. Quand aux traceurs sur les corps de cadavres, dans les rues de New-York… et bien voilà un rebondissement surprenant : que peut donc bien faire un sachet plein de ces traceurs sous le lit d’un policier sans reproches, comme par hasard colocataire de notre pauvre Peter Parker ? Oui oui vous avez compris, la police n’est pas toujours à l’abri de bien mauvaises décisions… Barry Kitson s’applique aux dessins, sans fioritures ni gros défauts, le tout est assez lisse et se laisse voir agréablement. Surtout quand Harry décide de reprendre le planeur en main… qui sait où cela va le mener…
N’oublions pas aussi un petit épisode entièrement centré sur l’Anti Venom, de Dan Slott et Chris Bachalo. Ce dernier n’est pas ma tasse de thé. Même si je lui reconnais un découpage délirant dans les séquences et ses planches, l’anatomie de ses créations me donne la nausée. Eddie Brock semblait avoir trouvé la paix et l’illumination depuis qu’il a été « guéri » de son cancer. Sauf que son mentor, un certain Martin Li (pour qui travaille aussi la tante May de Peter, le grand hasard du monde arachnéen, une toile qui enserre son cast et l’étouffe inexorablement) a un secret peu ragoutant : il est aussi le mafieux Mister Negative, qui rêve de contrôler la pègre locale. Le genre de nouvelle qu’il n’est jamais bon d’apprendre. Le tout est gentillet, reste à voir comment ces révélations seront exploitées par la suite. Allez Spidey, un dernier sursaut d’orgueil avant de franchir la ligne d’arrivée : la saison 1 évite le naufrage total dans les arrêts de jeu, mais cela reste une défaite, malgré tout. Il faudra mouiller le maillot dès les prochaines aventures !
C'était si mauvais que ça ne pourra être que mieux! En plus je pense que Marvel se doit de redresser la pente des séries Spider-Man car c’est LE fer de lance de la maison des idées. En tous cas on leur en souhaite beaucoup (d’idées), et qui sait, l’année 2010 sera peut être l’année de Spider-Man.
RépondreSupprimer2010 l'année Spider-Man ? Je ne sais pas pourquoi mais j'ai quelques doutes.
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