La stratégie Marvel est à l'opposé de Dc : pas de reboot, mais plutôt une convergence toujours plus forte des séries les unes vers les autres, pour tisser un unique univers narratif cohérent et complexe. Ceci passe, depuis plusieurs années, par l'apparition d'"event" pas toujours totalement maitrisés, par ailleurs. Le dernier en date (et nous nous y sommes attardés en long et en large sur ce site) est consacré à FEAR ITSELF. après une attente presque spasmodique chez certains, et un prologue assez léger voilà peu (chroniqué ici), le premier numéro de ce vaste chantier est en kiosque, toujours édité par Panini, bien entendu. Comme d'habitude, la revue produite ad hoc pour cet événement est plutôt mince. 48 pages mensuelles, pour un prix de quatre euros, c'est donc deux fois plus chers qu'une parution classique (X-men ou Spider-man par exemple) mais les coûts d'amortissement ne sont pas les même non plus. Pour la trame de Fear Itself, lisez (ou pas; si vous voulez éviter les spoilers que pourtant tout le monde connait sur le web, quittez cet article) : Red Skull a eu une fille, Sin, que Brubaker a habilement mise en scène durant son long run sur Captain America. Nous la retrouvons ici défigurée, plus enragée que jamais, à la recherche d'un marteau mystique (qui n'est pas sans évoquer Mjolnir, l'arme de Thor) qui toujours échappa à son père. Sa découverte la transforme en Skadi, créature surpuissante, hérault du Serpent. Qui est ce reptile? Il faut pour cela se rendre au fond de la fosse des Mariannes, là où repose depuis des siècles la tombe cachée de celui ci, qui à peine évoqué et réveillé, s'auto proclame "All father" et semble avoir des visées d'hégémonies peu rassurantes. Tout ceci effraie Odin et les asgardiens au plus haut point. La décision du monarque est de quitter précipitement la Terre, en l'abandonnant à un destin qu'on devine funeste. Thor, son fils, se rebelle, et refuse de se prêter à un tel acte de couardise : il est vertement corrigé par le paternel, et reçoit une rouste qu'il n'est pas près d'oublier. Le pire est encore à venir... Sur Terre, le Serpent s'apprête à répandre le chaos, la violence débridée, la Peur, avec un P majuscule (d'où le titre, forcément!). Pour l'assister, il regroupe un aréopage de héros et de vilains, tous transformés en d'invincibles avatars, les "Worthy", par la grâce de plusieurs marteaux mystiques tombés du ciel un peu partout sur le globe. Et là, patatrac, la planète est à feu et à sang, et plus que jamais le monde Marvel vacille au bord du gouffre.
Bref, pour un début, c'est un bon début ! Je vous l'ai dit précedemment dans un autre article, c'est la fin qui me gêne aux entournures, pas ces premières armes qui ont de quoi réjouir les amateurs de catastrophes en tous genres. En plus Stuart Immonen est vraiment très bon, et son style correspond très bien à ce qu'on est en droit d'attendre d'un comic-book grand public mais soigné. Je n'ai aucune envie de jouer les rabats-joie et de vous dire que Fear Itself, c'est de la daube, ou un "event" qui se dégonfle aussi vite qu'on le lit. Chacun pourra se faire son opinion dès ce mois, en VF. Disons que ce premier numéro est fort musclé et vous explose au visage. Vous lirez la suite, et vous jugerez.
Rating : OOOOO (pour ce premier épisode)
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