SPIDER-MAN CLASSIC 5 : LA MORT DU COLONEL STACY

Le contenu :
Spider-Man Classic mérite bien son titre. Ce sont de vrais classiques intemporels qui sont au menu de ce numéro. Scénarisés par Stan Lee, les épisodes 88 à 93 d'Amazing Spider-Man font partie de la fondation du mythe arachnéen. Le Tisseur est face à un de ses ennemis légendaires, le Docteur Octopus. Bien que détenu en prison, Doc Ock parvient à activer à distance son harnais métallique et Spider-Man n'a d'autre choix que de s'occuper des dégâts (un building menace de s'effondrer). Le grand vilain finit donc par se libérer, et il s'empare d'un avion comprenant à son bord un haut gradé étranger (le général Su) pour demander une rançon de dix millions de dollars. Spidey réussit à intervenir à temps, et dans la lutte qui s'en suit, Octopus est considéré comme mort par la presse, après le crash de l'engin. Hélas pour Peter Parker, la nouvelle est tout sauf définitive, et la course poursuite entre les deux ennemis reprend de plus belle, tandis que l'opinion public, excitée par les éditos au vitriol du Daily Bugle, continue de considérer notre héros comme une menace masquée. D'ailleurs même la belle blonde Gwen Stacy finit par succomber à l'hystérie générale. A ce sujet, c'est du coté de la famille Stacy que se situe le grand et bouleversant coup de théâtre qui rend cet album si important. Lors d'une énième confrontation entre Spider-Man et Doc Ock, le père de Gwen, le colonel George Stacy, trouve la mort en tant que victime collatérale d'une chute de débris, mais trouve toutefois le temps, avant d'expirer, de révéler à Peter (qui sort avec sa fille) qu'il est est au courant pour sa double identité. Un grand moment dans l'existence de la série, et la triste disparition d'une sorte de figure paternelle pour Spider-Man, qui aurait tellement pu lui apporter, si l'issue de la dernière confrontation n'avait pas été aussi tragique. 

Notre opinion :
Commençons par les artistes. Stan Lee à l'époque fournissait plutôt un canevas, qu'un vrai scénario, mais il est indiscutablement le grand artificier derrière ce cast qui alterne le mélo traditionnel (Peter, les filles, le loyer à payer, le patron hystérique) et l'action super-héroïque. On ne refera plus jamais rien de tel, c'est toute une ère révolue. John Romita, ensuite, dont le talent pour les planches fortes, robustes, et riches en action, ont marqué plusieurs générations. Mais aussi Gil Kane, très expressif, attentif aux détails, sachant rendre ses personnages plus humains qu'à l'ordinaire (Romita reste encreur quand Gil dessine). D'autres intervenants secondaires viennent rendre le récit plus riche et mouvementé, avec entre autres le Rodeur, Sam Bullit, exemple du politicien véreux et affairiste, ou encore Iceberg, des X-Men, très loin d'avoir la maîtrise de ses pouvoirs comme aujourd'hui. Tout cela respire bon le silver age des comics, la naïveté et le sense of wonder omniprésent qui rendait chacune de ces aventures merveilleuses et inoubliables. Certes, les amateurs de Spider-Man ont probablement déjà ces épisodes, entre les vieux Strange, ou les Intégrales. Il est donc évident que cette parution s'adresse à un public plus récent, orienté vers le kiosque, qui pourra ainsi, avec moins de six euros, récupérer des sagas qui ont fait l'histoire. La qualité est indéniable et indiscutable.

1 commentaire:

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