Le docteur Octopus n'en finit plus de mourir. On le sait à l'agonie depuis des mois, le corps trahi par des années d'abus en tout genre. Cette fois sera la bonne probablement, car ce qui reste de l'enveloppe mortelle de Dock Ock fait vraiment peine à voir. Maintenu en vie artificiellement, isolé dans une prison imprenable, sous terre, il va pourtant trouver le moyen de prendre une éclatante revanche sur son ennemi de toujours, notre tisseur de toiles. Spidey a récemment du sauver la planète des folles visées du savant fou, mais ce faisant, et à son insu, il a donné à son antagoniste les moyens pour se faire battre. C'est cette vengeance à l'article de la mort qui nous est racontée dans ces trois épisodes poignants, suivis d'un épilogue publié dans Avenging Spider-man. Humberto Ramos est le principal dessinateur de ce moment crucial qui voit disparaître un héros, sous sa forme habituelle, pour le voir renaître sous une nouvelle incarnation, dite Superior. Allez, cessez de lire si vous ne souhaitez pas en savoir plus, car dans le paragraphe suivant je vais vous dire ce que je pense du coup de théâtre mijoté par Dan Slott. Un truc qui marche et séduit au départ mais qui se finit en eau de boudin. Pauvre Peter Parker...
(Spoiler dedans) La technique du switching est donc mise à contribution. C'est à dire de l'é change standard. Je te donne mon corps et je prends le tien. Parfois ça peut donner de bonnes choses, toujours c'est très provisoire et tout rentre dans l'ordre. Là, deux points divergent par rapport à cette norme. Tout d'abord, une partie de l'essence de Peter parvient à contrôler (plus ou moins) l'esprit du docteur Octopus, à tempérer ses décisions, et les souvenirs/sentiments du jeune homme se mêlent à ceux du grand vilain, de manière à rendre humanité et compassion à un homme qui n'est pas connu pour en posséder des tonnes. Seconde chose : ce switching n'est pas fait pour durer le temps d'un épisode, puisqu'il est la base même du grand changement pour les mois à venir, avec la transformation du classique Amazing en Superior. Spidey a désormais l''intelligence et le machiavélisme d'Octopus, outre les qualités humaines de Parker. L'idée n'est pas si mauvaise, à condition de l'assumer. J'aurais tant aimé que Dan Slott aille au bout de son délire, et nous offre un Tisseur déchaîné, à des années lumières de ce qu'il est depuis toujours. Comment va til se comporter avec Mary-Jane, avec le reste de la famille, avec les ennemis de toujours (pour certains des alliés d'Octopus). Au lieu de tout cela, Slott marche sur des oeufs. Avec la conscience de Peter qui revient hanter Octopus, comme une sorte de grillon conseiller, la plupart des grandes tentatives de radicaliser le héros pour en faire une version sortant de l'ordinaire est vouée à l'échec. Spider-Man est Superior mais il est loin d'être Radical ou Out of Control. Octopus a gagné un corps jeune et une vie en apparence pleine de possibilités et d'aventures, mais quelque chose me dit qu'il ne va pas en profiter véritablement. Le hic, c'est que le lecteur non plus, du coup. Pour le reste, je vous conseille tout de même (c'est évident) de vous procurer ce numéro historique de la revue mensuelle, qui est une de ces parutions qu'on aime lire et relire, ou haïr. Pour le relaunch à venir et les vraies aventures de Superior Spider-Man, chacun se fera son idée. La mienne est vraiment mi-figue mi-raisin, comme le veut l'expression consacrée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous nous lisez? Nous aussi on va vous lire!