La première saison de Gotham a confirmé ce que nous savions tous déjà, plus ou moins. La série se concentre sur la ville elle-même, et la façon dont s'y organise les jeux de pouvoirs, les luttes et rivalités, la corruption. Pas (ou très peu) d'interventions surnaturelles ou magiques, le discours reste très prosaïque et les criminels sont armés de manière conventionnelle, sans costumes ou super-pouvoirs. Certes, nous avons découvert des vilains traditionnels de l'univers de Batman, mais ils sont ici dans leurs jeunes années, et du Pingouin (simple homme de main vénal et calculateur, la grande révélation de la série pour le moment) au Riddler (qui travaille pour le GCPD), ce sont encore des être humains assez classiques, dont l'existence et le parcours plongent inexorablement vers la folie ou la violence. Suivant la trame d'oeuvres comme Un long Halloween, c'est la dualité entre clans mafieux (Maroni Vs ) qui est le fil conducteur de la première saison, avec un regard particulier sur l'ascension du Pingouin (qui se proclame king of Gotham dans le dernier épisode) et un personnage inventé pour l'occasion, la belle et vénéneuse Fish Mooney. Finalement, le commissaire Gordon est assez fade, et se cantonne à un jeu d'acteur peu varié, des expressions figées et une rigueur morale parfois irritante, qui d'ailleurs prend un sérieux coup dans l'aile dès le départ de la seconde saison. Comme si cette fois Jim comprenait (enfin) que pour survivre à Gotham, ou tout du moins pour vraiment la faire changer, il fallait se salir les mains, quitte à faire taire sa conscience en certaines occasions. N'oublions pas non plus Bruce Wayne, ce serait un comble. Il a pour le moment 13-14 ans, pas plus, et avec Alfred il est très occupé à percer les secrets de son paternel, assassiné dans une ruelle sombre, tout comme sa mère (vous le savez bien, forcément). Dans les profondeurs du manoir Wayne se cache une chambre secrète, une cave dont les secrets sont gardés par un accès codé qui résiste à toutes les combinaisons. Le gamin se permet de donner des leçons de pratique à Jim Gordon et entraîne son valet et précepteur dans une entreprise périlleuse : construire une bombe pour faire sauter la porte réticente, et enfin mettre la main sur la vérité. Au détriment du bonheur et de l'innocence, mais il faut bien cela pour devenir un jour le Dark Knight.
La saison II démarre sur les chapeaux de roue. Peu de temps morts, et pas trop de place aux atermoiements. Le titre prévient : Rise of the villains. ils arrivent, c'est leur ascension qui va être au centre du débat, et plus seulement les jeux de pouvoir. le Pingouin a coté, c'est presque un enfant de choeur. Les premiers cinglés qui vont nous être proposés sont des évadés de l'asile d'Arkham, contrôlé et manipulé par Theo Galavan. Ils se regroupent sous la bannière des Maniacs, et décident de mettre Gotham à feu et à sang, avec des actions aussi spectaculaires que dérangeante. Barbara, l'ancienne petite amie de Jim Gordon, est dans le lot de ces criminels déments (elle n'est pas un modèle de stabilité non plus...) mais surtout, on trouve... Jerome. Un personnage intrigant, allumé, inspirant, certains diront ... évident. Car oui, tout dans les poses, les sourires, le rire démentiel, ramènent le spectateur à la gestualité et aux manies du Joker. Les puristes du comic-books vont faire des bonds, car jamais le Joker n'est censé dévoiler ainsi ses premières années, et une véritable généalogie est utopique à formuler. Sauf que ... qui vous dit que c'est bien le Joker? Pour ne pas vous spoiler ce qui se produit au cours du troisième épisode, je m'arrêterai là, mais il est clair que la série a décidé de passer aux choses sérieuses, sans pour autant abattre toutes ses cartes en une seule manche. Et n'allez pas non plus croire que nous sommes face à un prequel des films de Nolan : l'univers de Batman est ici formellement et structurellement différent. Il reste en gestation, et s'autorise tous les chemins de traverse possibles, toutes les pistes explorables à l'avenir. Le but est de construire, de raconter, pas de copier ou d'anticiper. A coté de tout cela, il reste encore pas mal de défauts à gommer, comme par exemple l'humour qui tombe régulièrement à plat, des acteurs inégaux qui ne sont pas tous à la fête (et je le répète, Jim Gordon est loin d'être le meilleur dans cette série) ou bien des personnages abordés sans conviction, écrits trop sommairement, comme la jeune Selina Kyle qui est présente sans l'être, sans but et rôle défini. En fait Gotham souffre d'une absence de détermination. Elle oscille toujours entre grand guignol à prendre terriblement au premier degré (mais c'est presque impossible tant parfois les traits et les situations sont forcés) ou série plaisante et sans grandes prétentions, divertissement au second degré (oui, mais il faudrait de vraie touches humoristiques qui jusque là sont faiblardes). Mi-figue mi-raisin, ce Gotham là se laisse regarder mais n'a pas encore donné sa pleine mesure.
La saison II démarre sur les chapeaux de roue. Peu de temps morts, et pas trop de place aux atermoiements. Le titre prévient : Rise of the villains. ils arrivent, c'est leur ascension qui va être au centre du débat, et plus seulement les jeux de pouvoir. le Pingouin a coté, c'est presque un enfant de choeur. Les premiers cinglés qui vont nous être proposés sont des évadés de l'asile d'Arkham, contrôlé et manipulé par Theo Galavan. Ils se regroupent sous la bannière des Maniacs, et décident de mettre Gotham à feu et à sang, avec des actions aussi spectaculaires que dérangeante. Barbara, l'ancienne petite amie de Jim Gordon, est dans le lot de ces criminels déments (elle n'est pas un modèle de stabilité non plus...) mais surtout, on trouve... Jerome. Un personnage intrigant, allumé, inspirant, certains diront ... évident. Car oui, tout dans les poses, les sourires, le rire démentiel, ramènent le spectateur à la gestualité et aux manies du Joker. Les puristes du comic-books vont faire des bonds, car jamais le Joker n'est censé dévoiler ainsi ses premières années, et une véritable généalogie est utopique à formuler. Sauf que ... qui vous dit que c'est bien le Joker? Pour ne pas vous spoiler ce qui se produit au cours du troisième épisode, je m'arrêterai là, mais il est clair que la série a décidé de passer aux choses sérieuses, sans pour autant abattre toutes ses cartes en une seule manche. Et n'allez pas non plus croire que nous sommes face à un prequel des films de Nolan : l'univers de Batman est ici formellement et structurellement différent. Il reste en gestation, et s'autorise tous les chemins de traverse possibles, toutes les pistes explorables à l'avenir. Le but est de construire, de raconter, pas de copier ou d'anticiper. A coté de tout cela, il reste encore pas mal de défauts à gommer, comme par exemple l'humour qui tombe régulièrement à plat, des acteurs inégaux qui ne sont pas tous à la fête (et je le répète, Jim Gordon est loin d'être le meilleur dans cette série) ou bien des personnages abordés sans conviction, écrits trop sommairement, comme la jeune Selina Kyle qui est présente sans l'être, sans but et rôle défini. En fait Gotham souffre d'une absence de détermination. Elle oscille toujours entre grand guignol à prendre terriblement au premier degré (mais c'est presque impossible tant parfois les traits et les situations sont forcés) ou série plaisante et sans grandes prétentions, divertissement au second degré (oui, mais il faudrait de vraie touches humoristiques qui jusque là sont faiblardes). Mi-figue mi-raisin, ce Gotham là se laisse regarder mais n'a pas encore donné sa pleine mesure.
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