Comme l'économie de marché fait toujours relativement bien les choses, la semaine de la sortie mondiale du film Suicide Squad correspond également à celle où est publié le numéro Rebirth consacré à la plus grande équipe de supers vilains, au service du gouvernement américain. Depuis le début des New 52, DC Comics a tenté de rendre son lustre d'antan à la série, mais ça ne s'est pas fait exactement comme l'entendaient les responsables de la distinguée concurrence... il faut dire que les histoires racontées ont été jusque-là assez peu intéressantes, et que les auteurs employés n'était pas vraiment des noms alléchants (Adam Glass par exemple). Cette fois on nous promet Jim Lee à partir du numéro 1, un argument marketing imparable! En tous les cas nous renouons les fils du discours avec un prélude spécial scénarisé par Rob Williams et dessiné par Philip Tan. Tout de suite on comprend que la Squad va se recentrer sur ses éléments principaux, exactement comme nous avons pu le voir dans le film; place donc à Captain Boomerang, Deathstroke, Harley Quinn et le militaire Rick Flagg. Les autres ne sont pas présents. Nous avons là une parution qui s'ouvre avec le président Obama en discussion intense et houleuse face à la perfide Amanda Waller, qui lui explique pourquoi l'existence de la Suicide Squad est tout à fait justifiée dans un monde comme le nôtre. Obama est sympa et progressiste, et bien entendu une telle initiative le fait tiquer. Pourtant il s'avère que cela peut-être bien pratique d'avoir de tels personnages corvéables à merci, comme par exemple lorsque un scientifique, capable d'inventer une bombe déclenchant ou annulant des pouvoirs surhumains, est enlevé en Mongolie, et qu'il faut intervenir pour récupérer son invention, sans pour autant susciter une esclandre internationale. L'idéal est d'avoir des pions sacrifiables, d'où l'intérêt de faire appel à la Suicide Squad. Au passage on se concentre aussi sur le destin de Rick Flagg, qui était entre-temps détenu ni plus ni moins qu'à Guantanamo, et considéré comme un terroriste. Les américains sont parfois peu reconnaissants.
Nous avons affaire à un numéro qui se laisse lire vite et bien mais qui n'a rien d'original ou de passionnant. Pour tout dire c'est même très convenu et ça manque singulièrement d'originalité et de curiosité. Les dessins sont très axés sur le mouvement et l'action, et d'inspiration années 90, et j'ai eu beaucoup de mal avec la représentation plus jeune et standardisée d'Harley Quinn, dans ces pages. Bref même si il est question ici de Rebirth autrement dit Renaissance, on a singulièrement l'impression que les auteurs engagés sur ce titre vont avoir beaucoup de boulot pour trouver un ton original... à la limite le film était plus intéressant et plus novateur.
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