LA VISION ET LA SORCIERE ROUGE : LE MARIAGE

 


Chez Panini Comics, on n'a pas oublié de mettre à l'honneur les héros de la série WandaVision, à travers différentes publications, certaines à la saveur très "vintage". Le couple de l'album du jour présente deux époux très particuliers, la Sorcière Rouge, qui allait devenir si puissante et incontournable bien des années plus tard grâce à Brian Bendis (Avengers Disassembled) et son synthézoïde de mari, la Vision, un type fait de circuits électroniques, mais capables d'émotions -dont l'amour- qui est peut être bien la plus complexe! Bill Mantlo met en scène les deux tourtereaux dans quatre récits à la suite, chacun présentant une thématique et une action finalement assez séparée et isolée de la suivante et de la précédente. On démarre dans un quartier tranquille du New Jersey, où les ex Vengeurs ont décidé de s'installer pour vivre une vie sereine, comme vous et moi. Mais à peine ont-ils pris possession de leur nouvelle demeure, ils sont attaqués par un Dieu Druide, puis ils doivent prêter main forte au père adoptif de Wanda (et de son frère Pietro, donc) qui souhaite récupérer la garde de son véritable fils, Nuklo, qui est une véritable bombe atomique ambulante depuis que d'infâmes radiations l'ont contaminé dès le ventre maternel. Au passage, la Vision y laisse un bras, totalement fondu et hors service. Pour réparer son organisme artificiel, il doit ensuite faire appel à Simon Williams (Wonder Man), l'homme dont les schémas mentaux ont permis d'insuffler une vraie personnalité à l'androïde. C'est un peu comme son frère, en fin de compte. Vous l'aurez compris, le fil conducteur de toutes ces péripéties, c'est la famille, les non-dits, les liens fragiles, niés, castrateurs, ou consolateurs. C'est encore plus flagrant dans le grand final, lorsque Wanda et son époux se rendent sur la Lune, chez les Inhumains, pour de la chirurgie réparatrice. Là, ils sont rejoints par un Magneto remonté, qui leur apprend la vérité, jusque là cachée : Pietro et Wanda Maximoff sont bien ses enfants, et la naissance de la petite Luna -qui est donc la nièce de la Sorcière Rouge et le fils de Vif Argent et Crystal- permet alors de mitiger ses sentiments belliqueux à l'encontre des simples humains. Tout cela est raconté selon un schéma classique pour l'époque, peut être trop rhétorique et pompeux pour les lecteurs d'aujourd'hui. Cet album revêt toutefois une importance capitale pour la suite de l'univers Marvel, puisqu'il clarifie les relations entre tous les personnages mentionnés, ouvrant la voie à d'autres sagas et retournements de situation, qui vont rythmer l'univers Marvel dans les années à venir. Le dessinateur est Rick Leonardi, appliqué et très expressif, qui tente souvent avec succès de transmettre de l'émotion avec les visages et mimiques de ses héros. Une dose de nostalgie canaille, à mettre en parallèle avec la série WandaVision, donc.



Mais ce n'est pas tout, puisqu'outre cette aventure déjà publiée par Lug dans un vieux Récit Complet Marvel, les lecteurs peuvent déguster un Gian Size Avengers durant lequel la Vision se rend chez Dormammu pour y récupérer la belle Wanda. Encerclé par des monstres, il utilise le joyau qui orne son front pour détruire ses adversaires monstrueux. Sauf qu'à un certain point, c'est la jolie sorcière rouquine qui lui fait face! C'est aussi bien évidemment le moment que vont choisir les deux personnages pour s'unir, un mariage qui va marquer l'histoire des comics de super-héros. Là aussi nous nageons dans le vintage d'époque, avec Steve Englehart. Peut-on recommander à un public moderne d'acheter ce type de publication? Oui, si vous avez une sensibilité à la narration d'alors, aux didascalies très touffues, à la naïveté de ton qui a cédé la place depuis à un cynisme omniprésent. Parfois ça fait du bien, vraiment, et c'est un peu le moment non, si on s'intéresse à ces deux là? 


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LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : LES AMANTS D'HÉROUVILLE

 


Dans le 82e épisode de son podcast, Le bulleur vous présente la bande dessinée Les amants d'Hérouville - une histoire vraie, album que l'on doit au scénario de Yann Le Quellec et au dessin de Romain Ronzeau et c'est édité chez Delcourt dans la collection Mirages. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La sortie de l'album Bartelby le scribe, nouvelle d'Herman Melville adaptée par José Luis Munuera et éditée chez Dargaud

- La sortie de l'intégrale Le cri du peuple, album de Jacques Tardi sur une histoire adaptée de Jean Vautrin et c'est éditée chez Casterman

- La sortie de l'album La mode déshabillée, titre que l'on doit au scénario de Frédéric Godart et au dessin de Zoé Thouron et c'est édité chez Casterman

- La sortie de Poursuivie, le premier tome de la série Tâvutatèt que l'on doit au scénario de Carole Trébor et au dessin Gabriele Bagnoli et c'est édité chez Glénat

- La sortie du premier tome de la série La grande peste intitulé Le quatrième cavalier, série que l'on doit à Cédric Simon au scénario et Éric Stalner au dessin et à l'éditeur Les Arènes BD

- La sortie de l'album Seidou, en quête d'asile, titre que l'on doit au scénario de Xavier Bétaucourt et au dessin de Virginie Vidal et à l'éditeur Steinkis

Pour écouter le podcast de la semaine : 

 


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LE PUNISHER DE MATT FRACTION : FRANK CASTLE DÉTESTE LES NAZIS


Ces dernières semaines le Punisher a rencontré l'ennemi le plus terrible qu'on n'ait jamais eu l'idée de lui opposer. Il ne s'agit pas d'un criminel endurci ou d'un énième super vilain qui a décidé de lui en faire baver, mais tout simplement de la bien-pensance, cette tendance aujourd'hui à rechercher coûte que coûte le politiquement correct. Il se trouve que tous les dingos de l'extrême droite américaine semblent s'être découvert une passion pour le logo du Punisher, ce célèbre crâne blanc sur fond noir, à tel point que de nombreux extrémistes le revendiquent ou l'arborent fièrement. Un contresens total, quand on connaît l'histoire éditoriale du personnage et les valeurs qu'il défend, même si cela peut faire sourire certains, lorsqu'on emploie ce mot. Marvel Comics, de plus en plus affidé  au pouvoir central de Disney, a même envisagé un temps de mettre le personnage sur la touche. Ce ne sera pas le ca, promet-on, même s'il convient de noter qu'actuellement il n'y a plus aucune série régulière consacré à Frank Castle. 
Bref tout ceci pour vous inciter à vous plonger dans la lecture ou la relecture du run de Matt Fraction, qui est désormais disponible en VO dans la splendide complete collection. Le premier volume s'ouvre ainsi sur la période Civil War : une loi oblige les super-héros à se faire recenser par le gouvernement s'ils veulent continuer leurs activités souvent nocturne, en tous les cas toujours anonymes. Iron Man et Captain America sont les principaux représentants des deux factions opposées et le Punisher rejoint la résistance, ceux qui disent non au pouvoir central, c'est-à-dire l'armée de Steve Rogers. Mais les deux hommes ont un modus operandi totalement différent; Captain America représente le patriotisme, le soldat au code moral et déontologique immaculé (oui je sais l'Amérique c'est en fait un peu le contraire...) tandis que le Punisher lui n'est pas du genre à discuter avant de tirer. Selon Frank, la justice est forcément expéditive et ne s'embarrasse pas de long palabres. Magnifié par le dessin d'Ariel Olivetti qui utilise des fonds de page photographiques, retravaillés, avec tout du long des personnages ultra musculeux, massifs, et avec un trait particulièrement réaliste et attentif au détail, cette opposition de caractères et d'idéologies sonne plus que jamais contemporaine, dans un monde où les repères sont brouillés, quand les rêves d'autrefois sont réinterprétés selon les besoins immédiats, quitte  alors à en proposer une perversion totale.




C'est ensuite qu'arrive le plat de résistance de ce premier volume, puisque le Punisher va se retrouver opposé a une sorte d'armée improvisée de patriotes dégénérés, qui se revendiquent clairement du nazisme, au point de saluer le bras tendu et d'avoir la nostalgie d'Adolf Hitler lui-même. Leur chef n'est d'autre que le Hate-Monger, qui se cache derrière un simulacre du costume de Captain America, entre-temps assassiné sur les marches d'un tribunal. Ce costume est particulièrement efficace en terme d'aspect visuel, blanc avec des symboles d'extrême droite ultra reconnaissables. C'est le drapeau avec lequel ces sinistres rednecks s'en vont faire des virées de l'autre côté de la frontière américano-mexicaine, pour mettre le feu au camp de réfugiés qui attendent l'ouverture, pour passer dans le camp de la terre promise. Pour ces cancrelats, la race blanche a forcément hérité de l'Amérique et s'en aller brûler les pauvres latinos est une manière de préserver la pureté de la nation. Le Punisher, que certains utilisent donc comme incarnation de leur folie raciste et nationaliste, décide de remettre les pendules à l'heure et d'allègrement taper sur les nazis, et de démembrer à lui tout seul cette armée d'handicapés mentaux, qui ne rêvent que de mort, d'assassinat et de haine. Seul ou presque, car entre-temps il s'est adjoint les services d'une sorte de petit génie du bricolages high-tech, qui le suit dans sa noble mission, en compagnie de sa petite amie journaliste, qui elle aussi tente d'en savoir plus et va connaître un destin funèbre. Autres personnages impliqués dans cet imbroglio, GW Bridge (ici présenté dans sa foi musulmane) un des membres éminents du Shiled, en tout cas un de ces soldats de l'ombre dont la carrière est constellé de luttes et de missions secrètes, et qui semble ici sur le point de rendre son tablier, lorsqu'il se rend compte que la chasse à Frank Castle a fini par lui obscurcir salement les idées. Un Punisher tout d'une pièce, compulsif, qui laisse exploser la haine latente en lui pour s'en aller corriger celle des autres, sans autre nature et objectif que de s'en prendre aux plus faibles, au noms d'idéaux déviants.  

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SPIDER-MAN : DE PERE EN FILS (J.J.ABRAMS, LE FILS, LE PISTON)


On ne peut pas toujours gagner, ou tout du moins pas sans y laisser des plumes. La règle vaut aussi pour le tisseur de toile, qui un beau jour perd Mary-Jane, embrochée sous ses yeux par la menace du nom de Cadavérique. Tout ceci se déroule également sous les yeux de Ben, l'enfant du couple, avant un bond en avant de douze ans dans l'histoire. On retrouve le jeune Ben bien décidé à jouer les redresseurs de torts à son petit niveau, c'est à dire en s'en prenant aux harceleurs du lycée, en les remettant à leur place. L'adolescent vit chez sa tante May et il n'a que peu d'occasions d'échanger avec son paternel, qu'il n'admire pas particulièrement, toujours pris entre deux avions et des reportages qu'il ne peut pas décaler. Ce Peter Parker là a subi un lourd traumatisme, non seulement la perte de son épouse, mais aussi de la main droite, remplacée par une prothèse à tout faire. Il est donc très occupé, et du coup ne remarque pas que le jeune Ben commence à manifester lui aussi des dons propres à l'arachnide merveilleux qu'est Spider-Man. Une super force, des cauchemars qui le font bondir et adhérer au plafond, et tout ceci sans que la Tante May s'en émeuve...au contraire, elle semble l'encourager à suivre une voie bien périlleuse, ce qui semble tout de même assez étonnant et "out of character" pour quiconque a déjà lu les histories de Spidey. C'est d'ailleurs ceci qui frappe dans le premier chapitre de ce Spider-Man signé J.J.Abrams et fiston. Outre l'aspect peu ragoûtant du père célèbre qui recommande un gamin aux pontes de Marvel et lui permet de réaliser ce rêve que nombre de professionnels n'ont pas, eux, l'académisme du récit, sa manière un peu décousue de progresser, assez conventionnelle et artificielle, fait qu'on a du mal à s'enthousiasmer et à apprécier cette réécriture du mythe, teintée de futur dystopique, qui se drape dans une banalité évidente. Mais on insiste, car on aime donner une seconde chance, et il y a cinq épisodes, non? 


L'avantage d'être déconnecté de toute "continuity" c'est qu'on peut écrire en toute liberté, que tout est possible, à défaut d'être plausible. Le désavantage d'avoir juste une grosse centaine de pages à disposition et de ne pas être un vrai scénariste de comics, c'est qu'on finit par les remplir dans la plus grande hâte, en faisant feu de tout bois, sans parvenir à structurer et densifier le récit, autrement qu'en jouant la carte de la surenchère. Les meilleurs moments de cette histoire, ce sont par ailleurs les instants où on se pose, comme par exemple quand le jeune Ben et Peter, son père, parvienne à se jeter à la figure ce qu'ils avaient à se dire, même si l'ensemble ressemble à un dialogue de sourd. C'est aussi le personnage de Ito Faye, une adolescente passablement énervée et énervante, boule d'énergie, qui devient très vite la confidente et girlfriend non assumée d'un jeune héros un peu perdu. Ben Parker endosse le costume pour les mauvaises raisons, découvre ses pouvoir en même temps que le lecteur, et parvient à très rapidement en faire quelque chose, et tout ceci aussi car il est poussé, motivé et observé par cette Ito, terriblement contemporaine. Toutefois à chaque fois que l'action s'emballe, on y perd un peu son latin, et le fil du récit. Ce n'est pas l'introduction d'un Tony Stark du futur (en pleine déprime et vivant reclus parmi l'alcool et la douleur) ou d'Avengers morts et cadavérisés qui arrange l'affaire, encore moins cette bien anecdotique histoire de "clé" génétique que le grand vilain (façon de parler, il n'est pratiquement pas caractérisé) du jour tente d'extraire des tisseurs de toile, pour faire revenir à la vie son amour perdu. Toute la seconde partie de l'album est nettement bâclée, avec des combats redondants et stériles, et une intrigue qui se dilue, perd son sens, là où nous aurions souhaité voir la relation père/fils gagner encore en épaisseur, et un Ben prendre possession peu à peu de son héritage, sans que ce soit le feu aux fesses, version accélérée et brouillonne. Sara Pichelli dessine l'ensemble et c'est une bonne nouvelle, car cette artiste italienne a un talent évident, et une vraie connaissance du personnage. Elle évolue vers un peu plus d'abstraction, propose un montage des planches très dynamique, et bénéficie d'une mise en couleurs très appréciée de Dave Stewart. Ce qui n'empêche pas une sensation d'ennui, quand on s'enfonce dans les dernières pages. De père en fils a été annoncé avec des effets ronflants, est proposé dans plusieurs versions chez Panini, déclinaison formelle censée souligner l'importance du projet. Mais au delà de la communication soignée, basée avant tout sur la présence d'Abrams (et du fils, je me répète, mais le procédé nous extorque une grimace) cette nouvelle mouture de Spider-Man a bien peu à dire. 



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LE PODCAST LE BULLEUR PRÉSENTE : LA FÉE ASSASSINE


Dans le 81e épisode de son podcast, Le bulleur, vous présente la bande dessinée La fée assassine que nous devons au scénario de Sylvie Roge et au dessin d'Olivier Grenson et c'est édité chez Le Lombard. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- Le premier tome de la série Les rivières du passé intitulé La voleuse, titre que l'on doit au scénario de Stephen Desberg et au dessin de Yannick Corboz ainsi qu'aux éditions Daniel Maghen

- La sortie d'Écumes, un one shot que l'on doit au scénario d’Ingrid Chabbert et au dessin de Carole Maurel et c'est édité chez Steinkis

- La sortie de l'album La rousseur pointée du doigt que l'on doit à Charlotte Mevel pour le dessin et le scénario et c'est édité chez Delcourt

- La sortie de l'album Nellie Bly, scénarisée par Virginie Ollagnier et dessinée par Carole Maurel que l'on retrouve aux éditions Glénat

- La sortie de Maharadchat - c’est tellement d’amour, un album que l'on doit au scénario de Wilfrid Lupano et au dessin de Relom et c'est édité chez Delcourt

- La sortie de Curtiss Hill, un one shot que l'on doit à Pau et qui est édité chez Paquet

 
 

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SEX CRIMINALS : LES HORS LA LOI LES PLUS HOT DES COMICS



Article disponible dans UniversComics Le Mag' de février.

Vous voulez une histoire d'amour? Une vraie de vrai? Un cocktail de sexe, encore du sexe, et des sentiments comme cerise sur le gâteau (avec de l'action en guise de nappage sucré)? Alors cette série publiée chez Glénat Comics est ce que vous espériez. La clé de l'intrigue mise sur pieds par Matt Fraction est plutôt simple : jouir arrête le temps. Une petite mort, et pas qu'au sens figuré. En fait, lorsque les aiguilles sont immobiles, Suzie et Jon restent les seuls à pouvoir se mouvoir; lorsqu'ils atteignent l'orgasme, le monde entier se met en pause. Ce qui leur permet de faire ce que bon leur semble, en toute impunité. Y compris enfreindre la loi...à moins de se retrouver face à quelqu'un d'autre possédant les mêmes dons, capable de mettre un terme à ces "crimes sexuels" qu'ils ont pris l'habitude de perpétrer. Le fond de l'histoire est en réalité une critique voilée du système éducatif occidental et de son échelle des valeurs, notamment les tabous les plus stupides qui permettent le triomphe de l'ignorance ou la propagation des maladies. Nous trouvons aussi la banque, représentée comme une ennemie, ce qui est bien dans l'air du temps (l'économie sauvage responsable de la perte du père de Suzie, et de l'infélicité de Jon). La banque qui souhaite aussi mettre les mains sur la bibliothèque où travaille la jeune femme. Il faut agir, et vite, quitte par exemple à organiser un hold-up, en arrêtant le temps. A lire ça comme ça, le pitch de départ ne manque ni d'originalité, ni de mordant. On a l'impression de lire un truc à la croisée des chemins entre American Pie à la sauce super-héroïque , et une aventure fantastique issue de la quatrième dimension. 

Ici la découverte des pouvoirs, de comment s'en servir, est bien entendu une métaphore de la découverte du sexe, tout simplement, lors des premiers rapports. De même il est possible de voir le fait de trouver un partenaire avec les mêmes dons étranges comme une parabole impliquant la chance de découvrir une âme sœur, quelqu'un d'unique et qui est destiné à (se) nous compléter idéalement . Histoire d'alchimie et de synchronisation sentimentales. Fraction a le mérite de décrire tout ceci sans tomber dans aucun romantisme de circonstance, et utilise le sexe comme un réservoir à anecdotes, doutes, ou plaisanteries, qui contribue à tisser un climat désinvolte et pertinent. Chip Zdarsky donne une interprétation humaine du couple de personnages dans cette série. Ce ne sont pas des gravures de mode mais tout bonnement deux êtres humains assez communs, qui pourraient se rencontrer et se plaire. La bulle temporelle dans laquelle ils évoluent est plutôt bien trouvée et pensée. C'est une explosion psychédélique de lignes et de couleurs, parfaitement apte à communiquer ce que peuvent bien ressentir Suzie et Jon lorsqu'ils sont à l'intérieur, avec les règles de ce monde parallèle qu'ils vont découvrir. Glénat Comics a eu le nez creux en proposant Sex Criminals, qui est une lecture doublement subversive, de par les actes des protagonistes, qui unissent le non respect de la loi au sexe débridé, pour le plus grand plaisir des voyeurs. Pardon, des lecteurs. 



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LES GUERRES SECRETES : CHAMP DE BATAILLE LE BATTLEWORD


Secret Wars est un cas d’école. Tout d’abord, c’est le premier grand exemple de crossover dans l’histoire des comic-books. Derrière ce mot barbare se cache un concept simple : puisque de toutes façons (et c’est cela qui fait la force des revues Marvel) les héros vivent dans le même monde et finissent par interagir, autant organiser une vaste rencontre, un grand événement qui nécessite l’union de ces individus aux supers pouvoirs, et qui s’étendra et aura des répercussions dans un grand nombre de séries mensuelles. Il faut dire qu’on avait un peu forcé la main à la Marvel. En 1984, Mattel demande à Jim Shooter, à l’époque le grand manitou de la compagnie, de créer un comicbook pour aider à la promotion de sa nouvelle ligne de jouets, des action figure à l’effigie des principaux héros de la Maison des Idées. Il s'agit de singer le succès remporté par les figurines à l'image des héros Dc; de bons gros dollars bien verts sont à la clé... Shooter a alors l’idée géniale de réunir la crème de la crème des redresseurs de torts, et de les opposer à la fine fleur des criminels, le tout sur une planète inconnue, et arbitré par un être mystérieux et presque divin, le Beyonder. La récompense ultime, pour celui qui saura se débarrasser en premier de tous ses rivaux, sera de voir tous ses vœux se réaliser. L'occasion de puiser dans les tréfonds des désirs inconscients de chacun, et de révéler au grand jour des motivations tantôt héroïques, tantôt mesquines. Finalement humaines. 

Le scénario est donc un prétexte pour organiser une gigantesque bataille, prélude à celles que devaient se livrer des millions de petits enfants de par le monde, action figure en main. C'est un récit qui par endroits a plutôt mal vieilli, reconnaissons le, mais qui conserve une forte odeur de nostalgie, tant cette mêlée inédite eut d’impact sur le jeune lecteur que j’étais alors (et je ne pense pas être le seul). Que lève le doigt le trentenaire lecteur de Marvel, qui n’a pas de frissons à l’évocation de cette série. Mike Zeck (et Bob Layton) s’occupa des dessins, avec les honneurs, dans un style très eighties, avec beaucoup de verbiage et de soliloques (à l’époque il fallait le double de temps pour lire un comic book, avez-vous remarqué?). Que de grands moments! Galactus et Fatalis au tapis, Spider-Man qui se trouve un nouveau costume qui lui obéit au doigt et à l’œil (en fait, c’est la première apparition du symbiote qui deviendra le redoutable Venom), Colossus gravement blessé et guéri par une charmante créature alien dont il tombe fou amoureux; ce sont quelques uns de mes souvenirs les plus forts de l’époque. Le pire dans l’histoire, c’est que cette mini série eut un succès monstre, et les douze épisodes battirent des records de vente, ce que ne firent pas les action figure, délaissées par le public ! Marvel lança dans la foulée une suite, Secret Wars II, qui fut par contre très décevante et franchement dispensable. L'idéal pour se faire une idée est de courir se procurer un exemplaire de cette nouvelle édition proposée par Panini, dans le cadre de la collection Deluxe. Un bain de nostalgie à moindre coût, et le plaisir coupable de bons bourre-pifs à longueur de pages, avec en toile de fond les désirs conscients et inconscients de chacun, entre idéologie, altruisme pur et dur, et convoitise répugnante; ainsi sont faits les humains et les super humains, après tout. 



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LE PODCAST LE BULLEUR PRESENTE : IRIS,DEUX FOIS


Dans le 80e épisode de son podcast, Le bulleur, vous présente la bande dessinée Iris, deux fois que nous devons au tandem Anne-Laure et Naomi Reboul et c'est édité chez Sarbacane. Cette semaine aussi, le podcast revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- La sortie du second tome de la série Champignac baptisé Le patient A que nous devons au scénario de Beka et au dessin de David Étien et c'est publié chez Dupuis

- La sortie du premier tome de la série Absolument normal baptisé Tous différents, série que l'on doit au scénario de Kid Toussaint et au dessin d'Alberto Pizzetti et Alessia Martusciello et c'est édité chez Dupuis

- La sortie du premier tome de la nouvelle série Love, love, love baptisé Yeah, yeah, yeah, série que l'on doit à Kid Toussaint pour le scénario et Fernandez Garrido pour le dessin et c'est édité chez Dupuis

- La sortie de l'album Chaplin prince d'Hollywood, la suite de Chaplin en Amérique, titre scénario par Laurent Seksik et dessiné par David François et c'est édité chez Rue de Sèvres

- La sortie de l'album Patient zéro, un one shot que l'on doit au scénario de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin qui viennent du quotidien Le monde et Renaud Saint-Cricq, le tout est mis en dessin par Nicoby et c'est édité chez Glénat.

Pour écouter le podcast Le Bulleur :






1985 (VISITEURS) : DES SUPERHEROS DANS LE MONDE REEL



Toby a treize ans en 1985, et c'est un déjà un grand lecteur de comics, qu'il dévore dès qu'il en a les moyens, en quantité industrielle. Lire des bd de ce genre, c'est bien connu, ça rend idiot ( encore peu de temps et Toby se trouvera d'autres passions qui rendent sourd...) et toutes ces histoires de bonhommes stéroïdés en collants, c'est vraiment du grand n'importe quoi! Car oui, Toby est comme vous et moi, il habite le monde réel, et là les super humains n'existent pas, sauf dans le cas de ces coureurs cyclistes, qui remportent maintes fois le tour de France en doublant les motos de la tv en plein Alpe d'Huez. Le papa de Toby aussi est un mordu de comics, et un looser patenté, séparé de sa femme et sans emploi fixe. Mais un de ces beaux jours, alors qu'ils se baladent tous les deux, father and son dans un bois, voilà que le petit garçon aperçoit Crâne Rouge, ennemi historique de Captain America, au premier étage d'une vieille maison abandonnée (que le père lui, semble bien connaître) et ensuite qu'il rencontre Hulk, bien occupé dans un duel musclé contre le Juggernaut! Réalité ou fiction? Que font ces héros de papier dans un monde où ils ne devraient être que fantaisie?

Les premières pages de ce 1985 sont réjouissantes en diable, une belle réussite signée Mark Millar. Quand l'histoire se fait plus complexe, elle perd un peu de sa saveur, mais reste au final de très belle facture. Voilà un exemple intéressant et rondement mené de méta-bande dessinée, où les créatures de papier, et le monde réel, finissent par s'imbriquer, cohabiter, permuter. Les dessins de Tommy Lee Edwards laissent planer le sentiment d'assister à un documentaire super héroïque, qui tente de résoudre une question que chacun des grands Marvel fans que nous sommes s'est déjà posé : Et si tout cela était vrai, et si Spider-Man était mon voisin et que Galactus venait manger la planète un jour de grande faim? Et si un monde parallèle au notre abritait toute cette cohorte de héros bigarrés, et qu'un être aux dons particuliers pouvait attirer parmi nous toutes ces légendes marvéliennes? Un beau volume écrit par le terrible Mark Millar, qui dit ouvertement tout son amour du 9° art et de ces chers comics qui nous hantent et nous enchantent. Une date qui n'est pas non plus choisi au hasard, 1985 étant l'ère des Guerres Secrètes sur la planète du Beyonder, et la fin d'un mode plus naïf et artisanal, de concevoir le comic-book.

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LE PODCAST "LE BULLEUR" PRESENTE : LES SOEURS FOX tome 2


 Dans le 79e épisode de son podcast, Le bulleur, vous présente la bande dessinée Les soeurs Fox à l'occasion de la sortie du deuxième et dernier tome de la série. Nous devons ce diptyque au scénario de Philippe Charlot et au dessin de Grégory Charlet et c'est disponible chez Bamboo dans la collection Grand angle. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :

- Le palmarès du festival d'Angoulême qui a eu lieu la semaine dernière

- La sortie de l'album À coeur ouvert, un one shot que l'on doit à Nicolas Keramidas et aux éditions Dupuis

- La sortie du deuxième tome de Merci l'amour, merci la vie ! Série que l'on doit à Yannick Grossetête et aux éditions Fluide glacial

- La sortie de l'album Une vie toute tracée que l'on doit à l'auteur Le cil vert et aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing

- Le second tome de la série Raowl intitulé Peau d'âne la princesse qui pue, série que l'on doit à Tebo et aux éditions Dupuis

- La sortie de l'album Un papa, une maman, une famille formidable (la mienne !), one shot que l'on doit à Florence Cestac et aux éditions Dargaud.

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UNIVERSCOMICS LE MAG' #8 DE FEVRIER 2021




UniversComics Le Mag' #8 Février 2021. Mensuel comics gratuit. 68 pages.

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Lisez en ligne ici :
https://madmagz.com/fr/magazine/1846884

SOMMAIRE :
COMICS IN LOVE - Et plus si affinités.
* AMOUR ET RAPPORTS CHARNELS dans les comics mainstream, le dossier.
* LECTURES ADULTES Quelques séries ou récits qui osent un peu plus que la moyenne...
* WANDA ET LA VISION : Amours impossibles (De Anthony Huard) #WandaVision
* LA BD EROTIQUE anthologie de #NicolasCartelet (de Eddy Maniette, podcast Le Bulleur)
* TROUBLE Le passé de la Tante May avec #MarkMillar (de Alexandre Chierchia)
* Interview : CHRIS CLAREMONT
Réalisée par Filippo Marzo de "Comics Reporter"
https://www.youtube.com/channel/UC5-5wS5bRw2_YgdyCGoMohg
* la STORY du mois : WONDER WOMAN la critique du film 1984 + guide de lecture #WonderWoman1984
* Le PORTFOLIO de février
* PREVIEW le portfolio de #LucaStrati avec l'association #Loscarabocchiatore
* Le guide des achats/sorties VF de février

Cover de Joshua Aaron Wilson. Retravaillée par Benjamin Carret

COSMOPIRATES TOME 1 : CAPTIF DE L'OUBLI (JODOROWSKY / WOODS)

 Xar-Cero est typiquement le genre de mercenaire sur lequel on peut compter. Si vous avez une mission à exécuter, soyez certain qu'il ir...