Civil War (déjà) le retour. Après la version cinématographique, voici la revanche dans les comic-books. Et qui dit Civil War dit bien sur une opposition entre deux camps, pour des raisons d'ordre éthiques ou pratiques, qui divise si profondément les héros qu'ils en arrivent à se taper dessus comme des chiffonniers. Je plaisante à peine, car c'est de la crédibilité de cette dissension que dépendra tout le reste. La première fois, il avait fallu un carnage dans une école pour que la communauté super-héroïque se crêpe le chignon. Cette fois, tout le monde semble solidaire dans les premières pages, quand il s'agit de repousser la menace cosmique d'un Céleste qui a débarqué sur Terre, et qui ne nous veut pas que du bien. Sa stature, son attitude, tout nous fait penser à la venue de Galactus, qui s'était rendu sur notre planète pour en faire son casse-croûte. Mais cette fois les héros sont sur le pied de guerre, unis et motivés, et ils ont un nouvel atout de poids, les Inhumains. Ces derniers, gouvernés par la sagesse et le sens pratique de Medusa, ont un sacré bonus dans leur manche, un jeune homme dont les dons sont apparus après la diffusion du célèbre nuage terrigène, et qui semble en mesure de pouvoir prédire le futur, en tout du moins d'en percevoir les pire moments, et de pouvoir ainsi les anticiper. Une manière pro-active d'éviter les soucis à venir. On se croirait dans un remake de Minority Report, mais ça passe assez bien car les dialogues et l'écriture de Bendis semblent inspirés et font mouche, avec un naturel évident. Là où ce numéro un s'emballe et commence à perdre quelques lecteurs tatillons, c'est quand un des proches de Tony Stark s'enrôle en douce dans l'équipe de Carol Danvers, pour s'en aller stopper Thanos, dans ses mauvaises oeuvres. S'ils savent que le titan prépare un mauvais coup, c'est grâce à Ulysses et ses pouvoirs déjà évoqués d'anticiper l'avenir. Seulement voilà, à vouloir changer le cours des choses sans se concerter, on peut y laisser des plumes... Bilan des courses, un premier mort à déplorer (un personnage que nous connaissons depuis des décennies, ce qui va provoquer la deuil et la colère noire de Stark) et un autre Avenger parmi les plus puissants qui ne va guère mieux et pourrait même ne jamais remarcher.
Du coup Iron Man et Captain Marvel vont être les fers de lance de la grande division à venir. Et pour mettre ça en image, Marvel a confié son bébé à David Marquez, en lui donnant le temps et les moyens de livrer le meilleur de lui-même, ce qu'il fait avec une minutie et un sens du spectacle rassurant. Cette Civil War là est entre de bons crayons, c'est évident. Mon avis tout personnel? Il y a de bonnes choses dans ce premier numéro, mais aussi un étrange sentiment de hâte, les caractères sont un peu forcés et certaines réactions pas toujours très justifiables (Stark était déjà bien méfiant et prompt à s'emporter, dès lors que les Inhumains lui ont présenté leur nouveau protégé. Bois moins de café l'ami...). Tout n'est pas linéaire, clair, évident, et j'ai une grosse crainte, c'est que tout ceci a été organisé à la hâte uniquement pour surfer sur le succès prévisible du film. Pour autant je le répète, ce n'est pas à jeter, loin de là. J'attends même de savoir qui seront les prochains à tomber avec curiosité. On annonce un sacré bodycount, un vrai, et même si la mort se soigne très bien chez Marvel, ça ne peut que provoquer quelques frissons. Ou pas?
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