Si je vous dis un personnage à la recherche de sa véritable identité et de son passé, dont l'humanité même est remise en question, à cause notamment d'appendices mécaniques implantés en place des bras, vous me répondez Wolverine? Et bien sûr vous auriez complètement tort, car ce sont les caractéristiques de Lady Mechanika, qui nous plonge dans un univers que nous qualifierons de steampunk, à défaut d'autres adjectifs qui nous viennent à l'esprit. Il s'agit d'une détective qui fut autrefois victime d'expériences cruelles, qui l'ont marquée dans sa chair, la transformant ainsi en une créature particulièrement jolie et en partie mécanique. Considérée comme une aventurière et inspirant la méfiance à ceux qui la croisent, la jeune femme a des atouts de charme loin d'être anodins. On la découvre engoncée dans son corset et perchée sur ses bottes à talons, mais elle est aussi munie de tout un attirail balistique qui force le respect. Si j'insiste autant sur sa plastique, c'est que les dessins de Joe Benitez jouent énormément sur cet aspect, sans pour autant céder à la tentation d'érotiser à l'extrême ses planches. Il est clair que les courbes de la Lady font partie des raisons qui pousseront le lecteur à se précipiter sur ce titre. La vraie raison scénaristique évidente c'est par contre l'enquête que mène notre héroïne pour comprendre d'où elle vient et ce qui lui est arrivée. Cette interrogation débute lorsqu'elle se retrouve face une autre créature victime d'expériences similaires, traquée par des chasseurs à la solde de Mr Blackpool. La petite victime n'a malheureusement aucune chance de s'en tirer, mais parvient, avant de se prendre une balle dans la tête, à attiser la curiosité de Lady Mechanika en ébauchant quelques révélations concernant les informations qu'elle désire plus que tout. L'univers qui se déploie devant nos yeux est sombre et déshumanisant, nous avons du mal à comprendre vraiment quelle est la personnalité et combien il reste d'humanité en Lady Mechanika... on la sent froide déterminée, et en même temps parfois on a l'impression de voir poindre des sentiments sous l'écorce rigide. Ajoutez à cela des dialogues fichtrement réjouissants pour les amateurs de belle langue littéraire et désuète, et vous obtenez un comic-book qui convoque une Angleterre victorienne fantasmée et rétro-futuriste, ce qui devrait éveiller l'intérêt de beaucoup.
Allez, les intentions sont claires, Lady Mechanika est une enquêtrice badass, il ne faut pas la chercher. Elle est énigmatique, avec un regard rouge démoniaque, elle ne fait pas dans le sentimentalisme et la faible femme. Une héroïne forte, qui s'assume pleinement, et ne pleure pas sur son sort, sur ses drames. Benitez parvient assez habilement, et naturellement, à étoffer le cast en quelques dizaines de pages, en introduisant un inventeur allié de la Lady, qui plonge dans la bouteille pour oublier une douleur intime, une ancienne amie et compagne qui en fait n'en est pas une et revient pour cracher son mépris et sa haine, un camp de romanichels et ses occupants haut en couleurs, ou encore des ennemis puissants et machiavéliques qui trament dans l'ombre, pour des raisons encore obscures. Bref il y a suffisamment de matière pour vous donner envie de vous immerger dans un univers familier car souvent dépeint dans la science-fiction moderne, mais qui bénéficie d'un traitement fort soigné au niveau du dessin, et une mise en couleur sombre et cafardeuse à souhait, dans des tons sépias fort appropriés (merci Peter Stegeirwald). Cet album a pris son temps avant de débarquer en vf, chez Glénat Comics. le numéro 0 avait été produit à temps pour le New-York Comic Con d'octobre 2010, alors que le #1 est sorti en février 2011 et le #2 en juillet de la même année. Puis Benitez décida de quitter Aspen pour fonder sa propre étiquette, et ainsi empocher au passage le maximum des gains possibles, tant il était convaincu de pouvoir tenir là un hit particulièrement vendeur (probablement n'a t-il pas complètement tort). Le seul bémol que je placerais aujourd'hui n'a finalement rien à voir avec Lady Mechanika en soi, mais avec le buzz qui anime Internet ces derniers jours. comme s'il s'agissait d'un pur chef d'oeuvre, du comic-book de l'année, à ne pas perdre. Je le répète, la lecture est plaisante, le style soigné, l'achat justifié, mais ne vous attendez pas non plus à tenir entre les mains une série inoubliable qui bouleverse le lecteur et le prend par la peau du cou. Sympa, mais pas transcendant non plus. Ce tome 1 regroupe les épisodes 0 à 5 et le second volume est programmé pour octobre.
Allez, les intentions sont claires, Lady Mechanika est une enquêtrice badass, il ne faut pas la chercher. Elle est énigmatique, avec un regard rouge démoniaque, elle ne fait pas dans le sentimentalisme et la faible femme. Une héroïne forte, qui s'assume pleinement, et ne pleure pas sur son sort, sur ses drames. Benitez parvient assez habilement, et naturellement, à étoffer le cast en quelques dizaines de pages, en introduisant un inventeur allié de la Lady, qui plonge dans la bouteille pour oublier une douleur intime, une ancienne amie et compagne qui en fait n'en est pas une et revient pour cracher son mépris et sa haine, un camp de romanichels et ses occupants haut en couleurs, ou encore des ennemis puissants et machiavéliques qui trament dans l'ombre, pour des raisons encore obscures. Bref il y a suffisamment de matière pour vous donner envie de vous immerger dans un univers familier car souvent dépeint dans la science-fiction moderne, mais qui bénéficie d'un traitement fort soigné au niveau du dessin, et une mise en couleur sombre et cafardeuse à souhait, dans des tons sépias fort appropriés (merci Peter Stegeirwald). Cet album a pris son temps avant de débarquer en vf, chez Glénat Comics. le numéro 0 avait été produit à temps pour le New-York Comic Con d'octobre 2010, alors que le #1 est sorti en février 2011 et le #2 en juillet de la même année. Puis Benitez décida de quitter Aspen pour fonder sa propre étiquette, et ainsi empocher au passage le maximum des gains possibles, tant il était convaincu de pouvoir tenir là un hit particulièrement vendeur (probablement n'a t-il pas complètement tort). Le seul bémol que je placerais aujourd'hui n'a finalement rien à voir avec Lady Mechanika en soi, mais avec le buzz qui anime Internet ces derniers jours. comme s'il s'agissait d'un pur chef d'oeuvre, du comic-book de l'année, à ne pas perdre. Je le répète, la lecture est plaisante, le style soigné, l'achat justifié, mais ne vous attendez pas non plus à tenir entre les mains une série inoubliable qui bouleverse le lecteur et le prend par la peau du cou. Sympa, mais pas transcendant non plus. Ce tome 1 regroupe les épisodes 0 à 5 et le second volume est programmé pour octobre.
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Bah clairement graphiquement c'est un chef d’œuvre !
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