Cela faisait quelques temps que nous étions sans nouvelles du fils d'Odin. Nous le retrouvons donc avec cette mini série écrite par Jason Aaron, et dessinée de manière formidable par Olivier Coipel. Le scénariste se concentre tout de suite sur l'indignité du personnage. Rappelez-vous, il avait suffit de quelques mots murmurés à son oreille, sur la Lune, durant la saga Original Sin, et voilà Thor dans l'impossibilité de soulever son marteau , et de revendiquer son titre de dieu nordique. Qu'a-t-il bien pu entendre ou faire pour tomber si bas? A-t-il pratiqué quelques étranges jeux sexuels avec Mjolnir sur un géant des glaces? N'a-t-il pas payé ses impôts, et est-il recherché par le fisc sur Asgard? Personne n'a vraiment la réponse; néanmoins la vie de Thor n'est plus la même sans son marteau fétiche, il n'est plus que l'ombre du guerrier qu'il fut autrefois. Alors il passe son temps à combattre des trolls, mais même cela constitue un problème, car ses adversaires peuvent le surpasser en force, et lui faire manger la poussière. Le tonnerre ne lui répond plus toujours, et il est dans l'impossibilité de traverser l'infini du cosmos, si ce n'est à l'aide d'une de ses deux chèvres légendaires (Tanngrisnir, qui tire son chariot) qu'il chevauche en cas de besoin. Comme nous le montre la première planche de cet épisode, cette période de la vie de Thor n'augure rien de bon, car il est plus vulnérable qu'avant, et même s'il est toujours aussi courageux et batailleur, il est désormais une proie facile pour ceux qui désirent le maîtriser, notamment par le nombre. Aaron commence donc à nous fournir des explications, et ma foi pour le moment c'est plutôt bien écrit, et on plonge avec intérêt dans la détresse du personnage, quand on ressent toute la frustration et le sentiment d'impuissance momentanée.
Bien sûr à ses côtés, nous avons un Coipel en forme extraordinaire! Chaque vignette est sublime, les pages respirent la force et le mouvement, la science du détail, du storytelling, font du meilleur dessinateur français actuel une valeur sûre, dès lors qu'il s'agit de mettre en scène Thor. Vous vous rappelez son premier passage sur la série... à côté de ce que vous allez voir avec la version Unworthy, ça ressemble à des croquis. Ici le résultat est tout simplement stupéfiant. Même lorsque les textes de Aaron font la part belle à l'introspection, même quand ce sont avant tout les remarques intérieures du personnage qui accompagnent l'intrigue, l'Olivier national rend ces doutes et ces observations aussi massives, explosives et vivantes que s'il s'agissait du Ragnarok redouté. Bref si j'adore le titre mettant en scène la version féminine incarnée par Jane Foster, j'ai eu tout de suite le coup de foudre pour ce retour de Odinson, qui nous manquait à tous, il faut bien l'admettre!
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