En kiosque : SPIDER-MAN 123 Un vautour, une love-story et un ami dans la panade

Commençons donc la revue de presse des titres d'avril en Vf avec Spider-man, qui a au moins le mérite d'offrir un arc narratif complet en trois parties, avant de conclure sur la première partie de l'important et très attendu "American Son". Mais intéressons nous surtout et tout d'abord aux trois premières histoires, c'est à dire "24/7" illustré par un Mick McKone égal à lui même, tout en plaisante souplesse, encore qu'on pourrait quand même lui reprocher de petits défauts sur les visages traités au premier plan, et la taille véritables des personnages, qui semblent souvent plus petits que nature, comme des caricatures infantiles (voir Spidey réglant la circulation dans l'épisode 2). Pour le reste, c'est plutôt bon. Comme vous le savez déjà, Spider-man a du prêter main forte aux Fantastiques pour une récente aventure dans une autre dimension. Le problème est que là le temps s'écoulait bien plus longtemps que dans la notre, ce qui fait qu'il a disparu au yeux du monde (sa famille, ses créanciers...) pendant deux mois. Et il s'en passe, en autant de temps. A commencer par l'election de J.J.Jameson, l'irascible directeur du Bugle (depuis passé entre d'autres mains, mais le moustachu s'est bien rattrapé) au poste de maire régent de la ville de New-York. Les temps sont durs pour le tisseur de toile, ennemi juré du nouvel homme fort de Big Apple, qui va donc faire l'objet d'une chasse serrée. Parker décide donc, histoire de bien embêter son antagoniste, de multiplier les apparitions au service des citoyens, comme d'autres multipliaient les pains et les poissons. Le pire est toutefois à chercher au niveau familial. Curieusement, la Tante May qui autrefois risquait l'infarctus à chaque fois que Peter oubliait de lui téléphoner pendant plus de deux heures consécutives, a métabolisé parfaitement la longue disparition de son neveu, au point qu'elle a entamé une "love story" avec Jameson père. Peter découvre les deux retraités de l'amour au lit, et la nouvelle est dure à accepter. Certes, ça serait plus facile s'il pouvait lui même se lacher de temps en temps et profiter de ses extraordinaires pouvoirs pour combler certaines demoiselles qui ne demandent pas mieux... mais non. Peter ne fait rien, ne saute (sur) personne, il est super-héros à temps plein et n'a pas le temps pour la romance, ni même pour le sexe. Pour le coup on ne l'envie pas, mais alors pas du tout. Décoince toi, l'ami.

Bon, ce n'est pas tout. L'aspect "comics à l'eau de rose" écavué, place à l'action. Un nouveau Vautour sillonne les cieux de la ville. Coté look, celui ci est bien plus moderne que le vieil Adrian Toomes et son armure verte à plumes. Le new Vulture ressemble plus à un zombie cyborg doté d'un cuir ailé. Qui n'est pas sans rappeller un certain Chamber, ancien membre de "Generation X", il y a vraiment un petit quelque chose au niveau de l'aspect graphique, suis-je le seul à noter cela? Ce nouvel ennemi a en plus une arme secrète : il peut cracher une sorte de venin, un acide corrosif, que Peter se prend en pleine poire. Le masque est vite rongé, et la substance s'attaque ensuite à ses yeux, et rend le pauvre Petey aveugle, en pleine panade. Va t'il s'en sortir? Je vous laisse tout de même le plaisir de lire la suite pour le découvrir. Entre humour, sourire, et action, trois épisodes qui se laissent lire assez plaisamment, même s'ils n'ont rien d'immémorable. La première partie d'"American Son", c'est autre chose. On nous promet une grande saga passionante, un mini tournant dans la nouvelle ère de Spidey, la conjonction parfaite entre le quotidien du tisseur et la sinistre ère sombre d'Osborn tout puissant, qui investit dans toute sa grandeur maléfique les pages du mensuel SM. Première remarque ; Phil Jimenez aux dessins, c'est du tout bon! Petites cases serrées, verbiage et bulles plus denses, c'est du bel ouvrage et ça fait plaisir. On pourra objecté qu'on l'a connu plus inspiré encore, on peut quand même se réjouir de le voir là, non? Joe Kelly organise les retrouvailles entre les Osborn (père et fils) et les Parker (May et Peter) avec les Jameson au milieu (père et fils là aussi). La tension est palpable, sans compter que Norman est bien décidé à entraîner le fiston dans ses sombres machinations, quitte à inclure dans ses plans Lily, son ancienne petite amie, qui est ... enceinte! Un bon moyen de convaincre un Harry réticent, où la conspiration de trop? En tous les cas, Spidey s'en mêle, enlève Norman et s'offre un plaisir refoulé depuis longtemps, un petit passage à tabac en règle finalement stérile... Peter Parker a beau faire et beau dire, la vie de son meilleur ami ne lui appartient pas non plus, et les choix d'Harry ne relèvent que de ce dernier. Brutaliser le père (qui le mérite amplement) n'arrangera rien. Les poings cognent dur, mais en vain. Pour sauver le futur nouveau né des griffes du Green Goblin, Harry va devoir agir, et agir radicalement. Ce sont les lecteurs qui vont en profiter, avec de nombreux coups de théâtre pour les prochaines pages, à découvrir dès le mois de mai. En attendant, ce Spider-man mérite qu'on s'y attarde, pour laisser une nouvelle chance au monte en l'air de nous séduire, après nous avoir bien déçus? Essayez donc pour vous faire une idée.

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