AGE OF ULTRON #5 #6 : QUELQUES CONSIDERATIONS

Comme la plupart du temps, les grands events Marvel laissent présager de grandes choses, mais au fur et à mesure que la lecture progresse, on se rend compte que l'audace n'est pas au rendez-vous, et que les différents scénaristes ressassent encore et encore les mêmes thématiques, voire se perdent dans une trame mal conçue ou improvisée en cours de route (AvX est un peu un mix de tout cela). Du coup je n'avais pas trop hâte de lire Age of Ultron, et les quatre premiers numéros m'avaient laissé penser que sans être mauvais, nous avions là un nouveau récit tronqué, qui le laissera pas de trace indélébile. Le monde cataclysmique qui y est dépeint est fort et poignant, mais comme nous ne savions rien de comment nous y sommes arrivés, nous ne ressentions guère d'empathie avec ces héros décimés dans les coulisses, loin de notre regard. Et puis les épisodes 5 et 6 sont arrivés, et j'ai commencé à me prendre d'enthousiasme pour Age of Ultron. Principalement car enfin nos braves redresseurs de tort ont compris qu'il fallait se salir les mains pour inverser une fâcheuse tendance. Comme Ultron opère depuis le futur, l'idée est de le contrer en remontant le temps, pour trancher le problème à sa source. Vous savez tous que c'est Hank Pym qui a mis au point cette créature d'adamantium (sa première version) et qui peut donc être considéré comme le père putatif de cette engeance universelle. Et bien chez les Vengeurs, nous avons un certain mutant griffu qui est le meilleur dans sa partie, et qui accepte de plonger dans le cambouis quand le moteur fait des siennes. Chez les héros survivants, il y a aussi une femme détruite, Sue Richards, dont la famille a subi de très lourdes pertes depuis l'avènement de l'ère d'Ultron. Elle, on la voit comme le garde fou, la conscience habituelle qui accompagne les héros, le sempiternel "Tu ne tueras point car ce n'est pas ce que nous faisons, nous sommes des héros" qui poursuit l'esprit tenté par une solution radicale. En gros, je m'imaginais déjà un Wolverine toutes griffes dehors, sauter sur Hank Pym et stoppé au dernier moment par une Invisible truffée de remords. Et puis j'ai lu ces pages fortes de Age of Ultron, et ce fut la confirmation ultérieure que l'angélisme Marvel est une tare; que lorsque la réalité de la vie, et de sa complexité, de ses exigences, de sa noirceur, prend le dessus sur la morale habituelle, on peut encore produire des rebondissements forts et crédibles. Du coup tout est possible avec Age of Ultron. Du reboot complet pur et simple, aux variations sur le thème, qui permettraient de mettre sur pieds un univers Marvel subtilement retouché dans quelques semaines, il va falloir bien gérer les prochains numéros. Car le potentiel est là, indéniable. Une chance de mettre au point une saga forte, incontournable, dont on parlera dans les chaumières pendant des années. Bendis, et les pontes de la Maison des Idées, oseront-ils faire exploser le statut-quo et nous offrir le merveilleux cadeau d'un monde qui change enfin, et vraiment? L'avenir des comics mainstream, c'est en ce moment, dans Age of Ultron


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