Cette année j'ai eu l'occasion de lire de très nombreux numéros 1, histoire de voir a quoi correspond une série donnée, son ton général, sa qualité, donner une évaluation rapide et sommaire, juste pour vous aider à vous y repérer, dans la jungle moderne des comic-books. Mais rarement j'ai eu à lire un truc aussi mauvais que ce Black Canary #1. Brenden Fletcher étant à la baguette (oui, le même nom qui caractérise déjà la transformation fort douteuse de la série Batgirl...) devais-je m'attendre à autre chose que ce truc qui drague sans vergogne un public plus jeune, et surtout qui ne connaît pas grand chose à l'héroïne au cri perçant...car sinon comment espérer soulever l'adhésion, quand chaque page ne fait que nous rappeler la distance abyssale entre ce qui fut (et que j'aimais) et ce qui est, sans intérêt? En gros Dinah n'a plus rien, ses affaires et son dojo ont brûlé (cela nous est expliqué déjà dans Batgirl, chroniqué ici très récemment) et là voici partie sur la route pour renflouer les caisses et se donner une nouvelle direction dans la vie. Le plan est la suivant : chanter dans un groupe de rock tout en cassant les oreilles et les dents de son public et des malfrats ou ennemis qui s'y glissent. Le tout raconté sans envie, sans rythme, à travers des scènes statiques de dialogues ultra pauvres (ma vieille, il faut que tu bouges sur scène ... ou encore "je sais que tu as un secret, mais bon, si tu ne veux pas le dire ce n'est pas grave"...) qui font bailler. Black Canary fait tout pour se fondre dans la masse, endosser le costume de frontwoman du groupe et mener une vie normale. Mais on s'en contre fiche, et l'histoire est d'une banalité désolante. Elle chante, elle casse, et basta. Le mystère arrive sous la forme d'ombres menaçantes, des créatures étranges qui semblent vouloir faire capoter une de ses performances, et passent à l'attaque. Bien sur Dinah les rétame sans trop de mal, mais il semblerait en fait que les motivations des assaillants aient un autre objet (la petite protégée du groupe). Annie Wu est au dessin et tente tant bien que mal de faire passer des tares évidentes dans les fondamentaux (visages grossiers, aucun soin dans le détail) pour de l'art moderne et audacieux. La colorisation est crade et criarde, avec des tons déplaisants et peu amènes. Il y a bien peu à retenir de ce premier numéro, qui présente des enjeux qui peinent à donner envie de lire la suite, qui les exposent sans inspiration, avec une partie graphique à vous tordre les boyaux. En fait, à qui est destinée cette version du personnage, qui n'a rien à voir avec celle aperçue à la télévision dans Arrow, ou bien celle historique de l'avant New 52? Je me le demande parce que le but c'est quand même de les vendre, ces comic-books, et ce genre de titre a forcément une existence ultra limitée et ne peut que faire grogner les fans de la première heure, et déconcerter les newbies qui ont découvert la belle aux cotés d'Oliver Queen dans sa série. Bref, je ne sais pas où va et ce que désire Dc avec cette opération qui flirte avec l'absurde. Suicide commercial?
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