Mark Millar ne s'arrête jamais. Il produit des séries originales à jet continu. Il a crée son étiquette, le MillarWorld, qui est passée sous le giron de Netflix, encaissant au passage de quoi vivre à l'abri du besoin de bien longues années durant, avec la promesse d'adaptations télévisuelles à venir. Bref, incontournable le sieur Mark. Oui mais voilà, en grattant un peu, on se rend compte que depuis deux trois ans, son travail est avant tout l'établissement de "concepts", c'est à dire un bon synopsis fichtrement bien troussé, des promesses à faire saliver, la possibilité d'adhérer d'emblée à un récit qui vous happe en quelques pages. Et puis basta. 5 ou 6 épisodes calibrés pour passionner le plus grand nombre, sans trop d'atermoiement et d'approfondissement des personnages, et des univers clinquants à première vue, mais assez vierges de sens et d'épaisseur, quand vous prétendez les analyser sérieusement. Certes, le plaisir de la lecture, lui, ne manque jamais, et c'est cela avant tout, un bon comic-book populaire, aussi vous ne m'entendrez jamais crier haut et fort "ne lisez pas le dernier Millar". Quelle sottise. Par contre, nous sommes loin des chefs d'oeuvres passés (Ultimates, Jupiter Legacy, les débuts de Kick-Ass, parmi d'autres) et la machine manque d'âme.
Prodigy revêt un caractère particulier en ceci que son démiurge nous promet qu'elle occupe une place importante dans son coeur. Un de ses meilleurs travaux. On voudrait le croire, mais c'est évident que l'hyperbole est gonflée (elle l'est, par principe). Le héros de cet album, c'est un touche à tout de génie. Un type qui sait littéralement tout faire, et bien, mieux que les autres. Depuis son plus jeune âge. Oubliez Batman, le meilleur linguiste, le plus habile des combattants, le plus précoce des chirurgiens (une scène très plaisante et éloquente à ce sujet...), le détective le plus rusé, c'est lui. Edison Crane. Le seul homme sur Terre, probablement, à savoir comment éviter la collision avec un astéroïde qui fonce sur notre planète. Il est tellement à l'aise avec le corps et l'esprit, qu'il est vu comme le dernier recours possible. Edison est si particulier et si flamboyant qu'il organise des cascades improbables et démentes, à la demande, selon les défis qu'on lui soumet. Il est au dessus de la mêlée, le sait, et aime en jouer. Play-boy richissime, aventurier, scientifique de renom, Edison Crane est en fait pratiquement intouchable, et comme tous les héros trop forts pour avoir une opposition valable, un poil chiant par moments.
Le scénario de Millar finit par devenir assez retors, entre conspiration, trahisons, retournements de situation aussi improbables que convenus, dans la mesure où il ne peut rien arriver de grave ou définitif à un homme qui sait tout, et sait tout faire. Au demeurant également tout anticiper. De la Russie au Tibet, en passant par la Syrie et les profondeurs océaniques, Edison Crane marie James Bond et Batman dans un même élan, pour incarner la coolitude absolue de celui qui se joue de tous les dangers d'une simple pirouette, et qui peut être sur la sellette uniquement dans l'esprit de ses ennemis, quand ceux-ci le sous estiment, en passant l'avoir acculer à la défaite. Millar ne laisse pas planer le doute sur l'issue possible, la résolution de ses aventures, et ce Prodigy est l'hymne au triomphe de la perfection, qui se (re)connaît et s'assume. Coté dessins, rien à redire tant Rafael Albuquerque est en grande forme. Chaque planche est électrique, vit d'une énergie convaincante, et on ne peut que souligner la qualité d'une prestation qui ne connaît pas de baisse de régime. Tout y passe, des paysages grand angle à couper le souffle, comme les expressions des personnages, le langage corporel.
Le scénario de Millar finit par devenir assez retors, entre conspiration, trahisons, retournements de situation aussi improbables que convenus, dans la mesure où il ne peut rien arriver de grave ou définitif à un homme qui sait tout, et sait tout faire. Au demeurant également tout anticiper. De la Russie au Tibet, en passant par la Syrie et les profondeurs océaniques, Edison Crane marie James Bond et Batman dans un même élan, pour incarner la coolitude absolue de celui qui se joue de tous les dangers d'une simple pirouette, et qui peut être sur la sellette uniquement dans l'esprit de ses ennemis, quand ceux-ci le sous estiment, en passant l'avoir acculer à la défaite. Millar ne laisse pas planer le doute sur l'issue possible, la résolution de ses aventures, et ce Prodigy est l'hymne au triomphe de la perfection, qui se (re)connaît et s'assume. Coté dessins, rien à redire tant Rafael Albuquerque est en grande forme. Chaque planche est électrique, vit d'une énergie convaincante, et on ne peut que souligner la qualité d'une prestation qui ne connaît pas de baisse de régime. Tout y passe, des paysages grand angle à couper le souffle, comme les expressions des personnages, le langage corporel.
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