Vous avez probablement encore tous en tête la saga Siege, qui voit la chute de Norman Osborn et la fin de la période communément appelée le Dark Reign de Marvel. Durant les Guerres Secrètes version 2015, l'épopée Siege est de retour, mais il s'agit d'un scénario fort différent, qui n'a plus grand chose à voir avec l'ancien Green Goblin et Asgard, la patrie des Dieux nordiques. Ici l'histoire repose autour du Bouclier, qui est la grande muraille/protection qui encercle l'essentielle des terres "civilisées" du Battleworld sur lesquelles règne Fatalis. Cette mesure est indispensable, car de l'autre coté de la barrière c'est le chaos et l'horreur au quotidien. On y trouve des zombies, des versions perverties d'Ultron, et aussi les hordes d'Annihilus. Bref, quand le dictateur latvérien a reformulé le monde, il n' y a pas fait entrer que de gentils personnages, et il doit maintenant vivre à l'abri du Bouclier, qui est le dernier rempart entre l'anéantissement et la vie de tous les jours. On retrouve Abigail Brand, autrefois en charge du Sword (une agence qui protège la planète des menaces extra-terrestres depuis l'espace), ici fraîchement nommée à la tête des forces qui ont pour mission d'assurer la protection du Bouclier. Elle est épaulée par une équipe très bizarre et hétéroclite, qui va de Léonard de Vinci (!) à une brigade de clones de Scott Summers. Kieron Gillen a la lourde tâche de dévoiler des pans entiers de l'intrigue gravitant autour de Secret Wars. C'est lui qui nous permet de mieux comprendre la menace venue de l'extérieur, qui donne un peu d'histoire et de généalogie au Battleword, qui met en exergue sa dangerosité et sa cruauté. On se dit que difficilement cette nouvelle réalité pourra perdurer ainsi, quand on voit ce qui vient rôder aux portes de la civilisation. Ce n'est pas sans faire penser par endroits à The Walking Dead, et les clôtures qui séparent les survivants des zombies affamées, mais en pire, en plus technologique et radical. Le trait de Filipe Andrade est très particulier, essentiel, ascétique. Ses figures sont assez cahotiques, tourmentées, et il ne s'embarrasse guère de planches détaillées, préférant miser sur une essentialité évidente. Pour ma part ce style n'est pas ma tasse de thé, mais il ne manque pas de charme et saura convaincre les lecteurs qui privilégient cette façon de faire. James Stokoe et Jorge Coelho sont eux appelés en renfort pour représenter les assauts donnés au bouclier, et là on part dans le fantasmagorique, l'explosif, le spectaculaire. Une version donc fort éloignée de ce qui a constitué la sève de Siege, premier du nom, mais qui s'avère être un des titres satellites les plus utiles à lire pour comprendre ce qu'est et comment fonctionne le Battleword.
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