Nul besoin d’être très futé pour comprendre que Avengers :Disassembled fait écho au cri de ralliement du groupe, c'est-à-dire Avengers:Assemble! (Vengeurs, rassemblement !). Ce désassemblage, cette séparation, sera des plus cruelles et affectera les puissants héros de la Terre dans leurs chairs et dans leurs esprits. Bendis signe son entrée en fanfare sur les titres « Marvel heroes » avec une saga longue et complexe, point de départ d’une vaste refondation du genre, qui va reporter à leur apogée des super héros surpuissants mais pas toujours gérés avec finesse et intuition par leurs différents auteurs. Les Vengeurs, Thor, Captain America et Iron Man vont ainsi vivre de tragiques événements, et on pourrait aussi y ajouter l’Araignée ou les Fantastiques, bien que leurs titres respectifs ne soient pas, à proprement parler, impliqués dans ce projet. Mais le véritable point de départ de Disassembled se situe à l’arrivée inopinée au manoir des Vengeurs du Valet De Cœur ( Jack of hearts ) que nous croyions pourtant mort en sauvant le vie de la petite Cassie Lang. Surprise amère lorsque le revenant explose brutalement (une des caractéristiques de son pouvoir, par ailleurs) tuant dans la déflagration le père de Cassie, alias l’Homme fourmi. Débarque ensuite la Vision (qui s’écrase sur le site avec un des quinjets du groupe) épaulé par une armée de robots Ultrons qui s’en prennent violemment aux survivants. Bien mal lui en prend puisque sous l’effet d’une colère mal contrôlée She-Hulk déchire l’androïde en deux, littéralement. Choqués, désireux de se reprendre, tous nos héros (avec des renforts comme Daredevil) se réfugient au Manoir mais ils ne sont pas encore au bout de leur peine : voilà que le ciel s’assombrit et que surgit une flotte extra-terrestre menaçante. Le grand combat contre les Krees (c’est bien d’eux dont il s’agit) se termine enfin lorsqu' Œil de Faucon se sacrifie pour sauver la vie de ses coéquipiers. En réalité, c’est Scarlet Witch, la Sorcière rouge, qui se cache derrière ces assauts en apparence sans explication ni logique. La souvenir de la perte de ses deux enfants (qui n’étaient que deux constructions de son propre pouvoir sur les probabilités) a fini par la rendre folle, et une sourde rancune s’est accumulée en elle, qu’elle laisse éclater contre ses anciens amis. Il faudra l’aide mystique du Docteur Strange pour venir à bout de Wanda, que son père, Magneto, viendra enlever au terme de cette aventure épique, pour soigner son esprit catatonique sur l’île de Genosha, autrefois haut lieu du racisme anti mutant.
Si vous cherchez un comic-book qui allie action, révélations, et coups de théâtre, vous allez être servis. Bendis avait patiemment mis au point son travail, de longs mois durant, avant de le révéler au grand public sur les pages de la série Avengers. David Finch dessine la saga avec maestria et force détails, et plonge les plus grand héros de la Terre dans un climat post apocalyptique, avec de nombreuses pages sous un ciel rouge mercure, embrasé par les événements et la colère sourde qui semble s’emparer des esprits. C’est surtout aussi le moment où nous prenons enfin conscience de l’étendue prodigieuse des pouvoirs sur les probabilités de la Sorcière Rouge. Souvent perçue comme une simple femme à poigne, mais loin d’être décisive dans les combats les plus rudes, Wanda Maximoff avait gagné ses galons de meneuse de troupe en portant au front le groupe Force Works, né des cendres des Vengeurs de la côte Ouest. Elle avait même eu un temps une relation sentimentale avec Captain America, qui n’avait abouti à rien. La pauvre s’était éprise d’un androïde, avec qui elle a longtemps partagé ses nuits. Un être de circuits et de plastique avait qui elle avait eu des jumeaux. Sans être spécialiste en science de la reproduction, on peut aisément comprendre qu’il y avait quelque chose de louche dans cette filiation. Lorsque le souvenir de ses vrais faux jumeaux lui revient, c’est le drame : le grand plongeon dans les affres d’une dépression agressive qui engendre un chaos terrible. Les Vengeurs ne s’en relèveront pas. D’autant plus que Tony Stark, leur leader et principal financier, est lui aussi une victime collatérale de la situation : le voilà tenant un discours à l’ONU, en total état d’ébriété avancée, alors qu’il n’avait pas touché la moindre goutte d’alcool depuis des lustres! C’est la débandade parmi nos héros, qui compte les leurs tombés au champ d’honneur, et la dissolution d’une des formations les plus mythiques de toute l’histoire des comic-books. Un adieu aussi poignant que choquant, ponctué par un ultime salut des foules adorantes. Le point de départ d’une radicale remise en cause du « rêve » et d’une refonte complète de l’univers « Heroes ». Pour ceux qui ont loupé cette indispensable tragédie, vous pouvez derechef commander le Marvel Deluxe consacré aux Vengeurs qui contient ces numéros de légende. Pour ceux qui souhaitent lire l’intégralité de la saga en VO, y compris tous les titres et dommages collatéraux, ça donne à priori cela :
[01 - Iron Man 84] [02 - Spectacular Spider-Man 15] [03 - Thor 80] [04 - Iron Man 85] [05 - Spectacular Spider-Man 16] [06 - Thor 81] [07 - Avengers #500] [08 - Captain America & The Falcon 05] [09 - Captain America 29] [10 - Iron Man 86] [11 - Thor 82] [12 - Spectacular Spider-Man 17] [13 - Avengers 500 - Director's Cut] [14 - Avengers 501] [15 - Captain America & The Falcon 06] [16 - Captain America 30] [17 - Fantastic Four 517] [18 - Iron Man 87] [19 - Thor 83][20 - Spectacular Spider-Man 18][21 - Avengers 502][22 - Captain America & The Falcon 07][23 - Captain America 31][24 - Fantastic Four 518][25 - Iron Man 88][26 - Thor 84][27 - Spectacular Spider-Man 19][28 - Avengers 503][29 - Captain America 32][30 - Fantastic Four 519][31 - Iron Man 89][32 - Thor 85][33 - Spectacular Spider-Man 20][34 - Avengers - Finale]
Rating : OOOOO
Bonjour, je suis un fidèle lecteur et je voulais juste préciser que cette histoire ressort fin 2012 en version Select comme House of M récemment. Bonne continuation !
RépondreSupprimerLes lecteurs de VF uniquement apprécieront. Merci pour la fidélité au blog, au passage!
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